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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Policier, #Alain Bonnot
Liste noire (Alain Bonnot, 1984)

 

Une bande de petits braqueurs se fait doubler par une équipée plus « sérieuse ». Au final : six morts dont Nathalie (Sandrine Dumas), la fille de Jeanne Dufour (Annie Girardot).

L’équipée se retrouve d’ores et déjà sur la liste noire de Jeanne, qui n’aura de cesse d’éliminer les différents éléments coupables d’avoir fait mourir sa fille.

 

L’intrigue est on ne peut plus simple et s’adresse donc aux bas instincts.

En effet, comment ne pas comprendre cette femme dont la fille meurt (presque) dans ses bras suite à une machination criminelle (habile) ?

Comment ? En faisant comme moi. A aucun moment je ne m’identifie à cette mère désespérée,  ni ne cautionne cette vendetta primaire, héritage dispensable de l’abolition de la peine de mort presque trois ans plus tôt.

Et ce malgré le discours final convenu du juge d’instruction (Michel Aumont), qui entend bien remettre de l’ordre dans cette histoire de sombre vengeance maternelle couverte par un inspecteur complaisant (François Marthouret).

 

Pourtant, cela commençait plutôt bien : Alain Bonnot mettait sen place son film et surtout le casse principal du film – celui des professionnels – de manière très américaine, avec séquence dans un entrepôt désert, comme on pouvait en voir dans le cinéma américain de la décennie précédente. Le braquage qui suit, et sa divergence « professionnelle » est très intéressante, du point de vue de l’intrigue. C’est l’aspect vengeur qui a du mal à passer.

 

Surtout que le premier élément de la liste noire donne lieu à un assassinat en règle soutenu par un ralenti de très mauvais aloi. Ce ralenti, au lieu de montrer le franchissement de ligne de la mère (1) a tendance à alourdir la narration et tourner cette scène en ridicule : le ralenti confère à cet assassinat un aspect grandguignolesque certain, et la présence de Jean-Claude Dreyfus (la victime) n’y fait rien. Non seulement ce ralenti ne s’imposait pas, mais en plus la lenteur de défilement des images a tendance à affaiblir la séquence, abandonnant (peut-être) sur la route les derniers spectateurs qui pouvaient croire à cette histoire.

Dès lors, les morts suivant(e)s vont s’enchaîner jusqu’au dénouement final, sans pour autant rehausser l’intérêt du spectateur.

 

Et pourtant, il y a Annie Girardot. Elle est – comme toujours – formidable dans ce rôle de mère éplorée, mais beaucoup moins intéressante, voire crédible, dans celui d’ange exterminateur. On est obligé de penser à un de ses films antérieurs quand on la voit évoluer dans ce rôle : Elle cause plus... elle flingue. Non pas parce qu’elle tue tout les membres de sa liste (seulement le premier), mais parce que tous ceux qui en font ^partie meurent de façon violente et absolument pas naturelle dès qu’ils l’approchent. Et en plus, sans les dialogues du maître.

A ses côtés, on aura la consolation de voir le grand Paul Crauchet, ou encore la (déjà) vieille Dominique Marcas (cent ans en août dernier), et à travers une sorte de judas, André Chaumeau, quelques figures secondaires du cinéma français de l’époque et même d’avant.

 

Léger comme avantage, non ?

 

  1. l’effet recherché ?
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