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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie dramatique, #Barry Levinson
Man of the Year (Barry Levinson, 2006)

Cet « homme de l’année » du titre, c’est Tom Dobbs (Robin Williams), un comique de télévision qui, sur la remarque d’une spectatrice de son émission, va se présenter à la présidence des Etats-Unis, troisième homme d’une élection malgré tout cadenassée par les deux grands partis : Démocrate et Républicain.

Qu’importe, il va faire campagne et contre toute attente remporter l’élection.

Sauf que (1) les résultats sont faussés par un bug informatique : le vote est électronique. C’est Eleanor Green (Laura Linney) qui révèle le problème à sa hiérarchie qui elle, préfère enterrer l’affaire : les profits engendrés par cette élection et ceux par les autres à venir sont trop tentants.

Mais cette Eleanor Green devient gênante…

 

Bien qu’il s’agisse d’un film qui n’est jamais sorti en salles en France (2), on y retrouve le ton et même la structure d’un autre film de Barry Levinson où jouait déjà Robin Williams : Good Morning Vietnam. En effet, cette fois-ci, Williams est un amuseur qui a troqué la radio pour la télévision, et qui, sous des dehors amusants amène une réflexion sociale et politique. Et comme dan le film précédent, il y a un basculement qui va emmener la comédie vers un ton plus sérieux (trop pour certains) : ici, c’est bien sûr la désignation de Dobbs comme vainqueur. Et à nouveau, Robin Williams change son jeu pour s’exprimer avec sobriété exigée et la retenue dont il était capable. Evidemment, ila parfois tendance à en faire un peu trop, mais c’est aussi dans la nature de son personnage, et le changement de ton nous rappelle qu’il sait aussi rester sobre quand l’intrigue (et le réalisateur) l’exige(nt).

Bien entendu, Robin Williams porte le film mais Laura Linney – encore une fois dans une intrigue politique – fait plus que de la figuration à ses côtés et complète très bien cette intrigue improbable. En effet, au moment de la rupture dans la narration et le ton, elle va prendre les commandes de l'intrigue qui va se resserrer autour d'elle.Elle interprète avec conviction et justesse cette informaticienne trop douée pour une compagnie faussement philanthropique : non, Delacroy n’est pas  une compagnie honnête et ses moyens, bien que soient technologiquement à la pointe du progrès, n’en demeurent pas moins des pratiques criminelles dignes de n’importe quel parrain mafieux.

De plus, la présence de Jeff Goldblum dans le rôle du conseiller technique de cette entreprise en renforce le caractère maléfique (3). Pourtant, Delacroy aurait dû savoir que posséder Goldblum dans ses rangs était un signe de faillite…

 

Ce film fut diffusé sur une chaîne privée payante dont l’éclat a beaucoup terni ces derniers temps et que je ne nommerai pas lors de l’élection américaine de 2008, et le resserrement de l’intrigue autour du vote électronique rappelait alors certaines anomalies dont les médias se firent l’écho lors de l’élection de Bush Jr. quatre ans plus tôt. Mais c’est en cette période de fin de présidence actuelle que le film peut prendre toute sa dimension : comme l’actuel (pour quelques jours encore) locataire de la Maison Blanche, il s’agit d’un comique. Mais alors que Dobbs l’est volontairement et le reste quoi qu’il en soit, « Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom » a rapidement lassé les patiences et surtout amené des débordements indignes du pays dont il se dit le garant.

Et surtout, alors que l’on sent poindre quelques (légers) éléments populistes dans le discours de Dobbs (3), à aucun moment il ne va exalter des valeurs extrêmes voire extrémistes et surtout, il reste ce qu’il a toujours été, un honnête homme : quand il comprend que sa victoire est usurpée et qu’il n’a donc pas gagné, il le reconnaît.

 

  1. Dans une telle situation, il y a toujours un « sauf que ».
  2. Le système électoral américain devait être considéré comme « non vendeur ».
  3. Il n’est pas un « politicien de métier » !
  4. Goldblum serait-il passé du côté obscur avant d’en avoir atteint l’âge ? Il n’est (en 2006) pas encore une vieille gloire du cinéma américain…
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