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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Drame, #King Baggot
The notorious Lady (King Baggot, 1927)

Quelque part en Afrique du Sud, 192...

John Carewe (Lewis Stone) mène une expédition pour ramener des diamants de sa concession. A ses côtés, on trouve son associé (et financeur), Manuela Silvera (Francis McDonald), son serviteur et ami Williams (J. Gunnis Davis), son guide Carlos (Nick de Ruiz) et la fille de celui-ci, Kameela (Ann Rork). S’est joint à eux le jeune et fringant Anthony Walford (Earle Metcalfe), récemment fiancé à la belle Mary Brownlee (Barbara Bedford).

Mais cette dernière n’est pas ce qu’elle prétend : son vrai nom est Marlow, et un an plus tôt, pour innocenter son mari, elle avait faussement déclaré qu’elle était la maîtresse d’un homme peu recommandable que son époux avait accidentellement tué.

Détail : John Carewe s’appelle en réalité Patrick Marlow et a été annoncé pour mort des suites d’une fièvre maligne.

Oui, c’est son mari.

 

Nous sommes en 1927, et ce qu’on peut dire, c’est que ce (petit) film de King Baggot est bien léché, sinon un impérissable chef-d’œuvre. Tous les ingrédients sont là pour un succès au box-office, ce qui n’est pas pour déplaire :

  • de l’exotisme avec cette intrigue située aux antipodes ;
  • de la trahison avec Silvera et Carlos ;
  • de l’action (et des morts qui tombent) ;
  • et cette histoire d’amour éteint qui ne demande pas mieux qu’à repartir. (1)

Bien sûr, la résolution de l’intrigue est évidente (encore que) et ne comptez pas sur moi pour vous en faire part. Toujours est-il qu’on passe un moment très agréable avec cette histoire bien éloignée de nos préoccupations actuelles. Encore que…

 

Bien sûr, puisque l’intrigue est pliée (d’une certaine façon), l’intérêt du spectateur se porte ailleurs : la réunion des deux époux. Et c’est là qu’on peut saluer le savoir faire de Baggot. Servi par un scénario de Jane Murtin  (d’après la pièce de Patrick Hastings), Baggot ne va avoir de cesse de reculer cette réunion, usant sans abuser d’artifices superbement contrôlés. En effet, à plusieurs reprises, les conditions sont réunies pour que les deux protagonistes principaux se rencontrent mais à chaque fois, un grain de sable semble s’insérer dans la machine et faire capoter ce que tout le monde attend, et redoute en même temps.

Quand Mary arrive à destination en Afrique du Sud, Patrick est sur le quai, mais lui tourne le dos. Quand il se retourne, c’est elle qui s’est détournée. Puis Walford lui propose de la rencontrer – il lui annonce ses fiançailles avec elle – mais un coup de sirène le rappelle à son devoir et l’empêche de la voir ; puis c’est la veillée au coin du feu… Et une dernière occasion qui nous prépare quand même aux retrouvailles, que je vous laisse découvrir.

 

Bref, l’intérêt du spectateur est assuré et si l’intrigue principale est convenue, les prémices (tout le long du film) nous tiennent autant en haleine (sinon plus), amenant à chaque fois un sourire devant chaque nouveau retournement.

Ajoutez à cela la présence de l’immense Lewis Stone qui, avant de jouer pour la MGM les utilités dans la décennie suivante, était un (plus tout) jeune premier à la fière allure. Honorable, digne et à la prestance quasi aristocratique, il campe un Marlow superbe, affublé en outre d’un grand sens moral. Puisque son épouse en aime un autre, il est prêt à tout lui sacrifier pour son bonheur. Pas mal non ?

 

Bref, encore une fois, le film de Baggot n’est peut-être pas de la qualité de certaines autres productions de cette riche année 1927 (2), mais on passe une heure quinze en bonne compagnie, que demander de plus ?

C’est du cinéma. Du vrai !

 

  1. Le mélo était un genre très prisé par les spectateurs outre-atlantique.
  2. Wings, The King of Kings, Sunrise… J’en oublie, bien sûr : vous irez voir par vous-même !

 

 

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