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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Western, #Kevin Costner
The Postman (Kevin Costner, 1997)

Etats-Unis, 2013.

Enfin 2013 vu depuis 1997, soit une quinzaine d’années plus tard.

Nous sommes dans une période post-guerre (1) qui laissa un pays exsangue et une désorganisation générale, dominée par l’armée des Holnistes, suiveurs d’un paysan opportuniste, et menés par le terrible général Bethlehem (Will Patton).

Face à cette armée omnipotente, un homme remet en place un service public : la poste. Son nom : Le Postier (Kevin Costner).

 

Kevin Costner qui nous avait gratifiés d’un extraordinaire Dances with Wolves nous propose ici un western assez atypique.

En effet, alors que le Western est – à juste titre – lié aux débuts du cinéma et surtout à la période qui en a vu la naissance, il projette le genre une centaine d’années pus tard.

Nous spectateurs de 2020 savons que l’anticipation est un tantinet exagérée, mais il n’empêche : Costner construit son film comme un de ceux qui firent de l’Ouest un univers mythique.

En effet, outre les grands espaces chers à ses prédécesseurs (Ford, Hawks, Walsh, etc.), c’est une nouvelle accession à la civilisation qui nous est proposée ici.

 

D’ailleurs, la séquence d’introduction ne laisse aucune alternative : nous sommes dans un western et puis c’est tut.

L’armée de Bethlehem arrive dans un village afin de se ravitailler (2). Ensuite, la divergence s’installe et nous assistons à un road-movie mettant en scène un homme qui n’est pas vraiment ce qu’il prétend être : le postier. Ce postier est avant tout un opportuniste. Comme il le dit lui-même : « si tu savais comment je suis devenu postier, tu en rirais ou en pleurerais. »

Et c’est vrai que c’est une drôle d’opportunité qui se présente à cet homme : seul, transi et trempé jusqu’aux os, il trouve une fourgonnette de la poste et le courrier qui va avec. Après avoir allumé un peu de feu (chaleur) avec les premières lettres, il prend conscience du pouvoir e ces lettres et surtout de l’espoir qu’elles renferment. A cela se mêle un brin d’opportunisme et vous avez une mission qui se trace devant notre homme, une sorte de sauf-conduit dans cette période on ne peut plus troublée.

 

Et cette histoire de Poste – restante, cela va de soi puisque le système est tombé en 2001 et nous sommes en 2013 – possède des accents un peu prémonitoires qui ont un réel écho dans notre monde de 2020. En effet, ce que propose ce postier occasionnel, ce n’est rien d’autre que de réinstaurer du lien social dans un système abandonné. Et bien sûr, il y parvient. Mais il ne faut pas être très regardant sur la manière : c’est l’occasion qui fait le larron, comme on dit, mais ici qui fait le postier. Mais c’est surtout l’espoir qu’il génère qui fait le reste : sans le vouloir – et surtout pour des débarrasser d’un importun (Larenz Tate) – il nomme un suiveur qui va essaimer, amenant une situation qui va complètement lui échapper : on parle de lui comme d’un héros extraordinaire et inaccessible. Et cette inaccessibilité ne peut être reprochée à ce suiveur – Ford Lincoln Mercury, alias John Stephens (le même Tate) – d’user des mêmes méthodes que son prédécesseur.

 

Et puis il y a la dimension western. Outre les grands paysages dont j’ai déjà parlés, nous retrouvons une configuration qui n’est pas sans rappeler la Guerre de Sécession. En effet, nous avons d’un côté le postier et ses suiveurs, qui en plus portent l’uniforme bleu qui n’est pas sans rappeler celui de l’Union, et de l’autre des hors-la-loi menés par un chef illégitime, avec des tenues plus ou moins disparates, censées rappeler celles du Sud.

Et bien sûr, vous devinerez qui l’emporte…

 

Bref, un western « moderne » qui n’eut pas le succès escompté ni encore moins mérité.

A (re)voir !

 

  1. D’après la chronologie Wikipedia, c’était entre 1998 et 2001.
  2. Ca devrait vous rappeler un film de John Sturges de 1960…
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