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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Buster Keaton
Les trois Ages (Three Ages - Buster Keaton*, 1923)

Trois âges, trois histoires.

A chaque fois, une histoire – d’amour bien sûr – qui se termine  bien.

Les trois âges : celui de pierre, Rome et l’époque moderne.

Mais c’est toujours la même chose :

Un jeune homme (Buster Keaton) aime une jeune fille (Margaret Leahy) qui est courtisée par un troisième larron (Wallace Beery) plutôt louche qui fait l’unanimité chez les parents de la fille (Joe Roberts & Lillian Lawrence).

 

Il s’agit du premier long métrage réalisé par Keaton (avec Edward F. Cline), dans lequel il s’essaie à tout : écriture, réalisation et interprétation. Au fur et à mesure de l’intrigue, on sent une évolution des gags, partant du très visuel au beaucoup plus subtil**.

Il s’agit avant tout d’une parodie du film de Griffith : Intolérance. Ici aussi, le film recouvre plusieurs intrigues et périodes et les histoires d’amour se suivent et, cette fois-ci, se ressemblent.

Il s’agit d’une déclinaison sur un même thème :

1. Exposition : deux jeunes gens s’aiment, apparaît un autre, grand et fort, qui est choisi par les parents ;

2. Premiers ennuis : le jeune homme souffre les premiers affres de la situation à chaque période ;

3. Défi : les deux hommes se rencontrent sur un événement sportif que le plus faible remporte ;

4. Union : malgré la victoire, le méchant doit épouser la jeune fille, mais elle est sauvée par le jeune homme ;

5. Conclusion : et après.

Bien entendu, il s’agit de trois courts métrages découpés et montés afin de rappeler le film de Griffith. Bien sûr, Keaton aurait pu les sortir séparément. Mais dans ce cas, la répétition de l’intrigue n’aurait pas eu le même effet sur le public. L’intérêt résidant dans la différence d’appréhension des situations similaires : « comment vont-ils faire ? » se demande-t-on à chaque changement d’époque.

Cette attente est d’autant plus forte que les protagonistes sont exactement les mêmes, d’une époque à l’autre, seuls changent les attributs : barbes, toges, chapeaux…

A ce propos, si on excepte Margaret Leahy, les principaux interprètes sont très bien, Keaton et Beery en tête : Keaton égal à lui-même, alors que Beery – habitués des comédies muettes – joue encore un personnage ambigu, plutôt louche, voire inquiétant.

 

Mais nous sommes ouvertement dans une comédie (peut-il en être autrement chez Keaton) alors on s’en donne à cœur joie. Les deux premières époques ont beau se dérouler à des temps très anciens, on retrouve des éléments de l’époque moderne : la carte de visite du jeune homme préhistorique ; les chars de Rome, affublés d’une roue de secours, sont déjà frappés d’interdiction de stationner ; etc. C’est un festival.

 

Mais la route est encore longue pour Keaton avant d’arriver aux sommets que sont Le Mécano de la General ou le Cameraman : il manque un tout petit peu de profondeur dans les personnages pour y arriver. Un premier pas sera effectué dans le film suivant : Les Lois de l’hospitalité.

 

*& Edward F. Cline

 

** Les joueurs de football ont des noms particuliers : outre Keaton et Beery, on retrouve les collaborateurs à l’écriture (Bruckman, Havez & Mitchell) ainsi que deux autres : Lessley & McGann (Photo).

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