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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Wes Anderson
Asteroid City (Wes Anderson, 2023)

C’est pas de chance ! Aug Steenbeck (Jason Schwartzman) tombe en panne en plein milieu d’Asteroid City. D’un autre côté, c’est là qu’il se rendait, pour la remise des prix de la Junior Stargazer à laquelle son fils Woodrow (Jake Ryan) a participée.

Asteroid City porte son nom du fait de la chute d’un météore, créant un immense cratère, seul site touristique en plein désert. Or, pendant la remise des prix, un extraterrestre longiligne (Jeff Goldblum) vient et s’empare du météore.

Dès lors, l’armée prend les choses en main et met tout les spectateurs en quarantaine, essayant de limiter au minimum une telle information…

J’oubliais : il s’agit d’une pièce de théâtre écrite par le regretté Conrad Earp (Edward Norton) pour la télévision.

 

Encore une fois, Wes Anderson nous régale avec une nouvelle histoire fantasque, à la croisée des genres, servie admirablement par une image et des décors superbes et une interprétation à la hauteur de l’événement. Bien sûr, on y retrouve quelques habitués comme Adrian Brody (Schubert Green) ou Willem Dafoe (Saltzburg Keitel), mais on y découvre aussi quelques autres personnalités telles Scarlett Johansson (Midge Campbell) ou Tom Hanks (Stanley Zak) pour ne citer qu’elles.

Ce sont alors 104 minutes d’une drôle de féerie (oui, oui !) où Anderson mêle avec beaucoup de bonheur (et d’habileté) les trois principaux éléments d’un bon film : les images, le son et le propos (intrigue). Et sans méchant, histoire de faire mentir Hitchcock. Enfin non, pas vraiment puisqu’il s’agit surtout ici d’une comédie. Sophistiquée, certes, mais une comédie tout de même.

 

Et, et là encore c’est aussi ça la marque d’un grand réalisateur, c’est la narration qui fait toute la différence : Anderson entre dans le vif du sujet dès la première séquence, nous plongeant dans une mise en abyme qui v&a se prolonger pendant toute film, passant d’un format télévision (4:3) en noir et blanc censé représenter le présent de la narration (par Bryan Cranston) à un format grand écran (16:9) en couleurs représentant la réalité de la pièce de théâtre. Ces deux formats d’image rythment le film, alternant deux réalités tangibles dont, paradoxalement, c’est la création artistique – la fausse réalité – qui porte des couleurs.

Et cette réalité augmentée est – encore une fois – magnifiquement rendue, véritable hommage rendu au cinéma de ces années-là, mais aussi à celui à venir (1).

Le générique d’introduction reprend d’ailleurs un affichage (avec lettres en relief) très usité pendant les années 1950, avec bien sûr les acteurs et grands contributeurs du film (scénario, images, musique, production...), ce qui a disparu dans les films actuels qui les placent à la toute fin.

 

Le terme de « réalité augmentée » convient parfaitement à ce film. EN effet, si nous voyons (en couleurs) une intrigue se dérouler progressivement, on ne peut qu’être sceptique quant à son authenticité, et ce sans prendre en compte la mise en abyme. En effet, encore une fois, Anderson nous propose un film très coloré mais avec des couleurs presque irréelles, donnant une sorte d’artificialité bienvenue. On retrouve un peu le même genre de microcosme faussement daté que dans Edward Scissorhands : une communauté marquée par ses allures sans pour autant appartenir véritablement à une époque.

Et cette artificialité est accentuée par des décors qui sont délibérément faux mais ont complètement leur place dans cette histoire. Sur certains points, on retrouve Monument Valley mais avec un effet décors de théâtre indispensable (la mise ne abyme). Nous sommes dans un désert qui semble américain, mais pas complètement.

Par contre, ce désert est habité, outre par ce champignon urbain (un motel et un snack-bar), par une créature complètement à sa place : un roadrunner (2), qui fait bien sûr « bip bip ». Et le coyote ? On l’entend, rassurez-vous !

 

Bref, Wes Anderson nous régale, nous ses fans, avec une comédie toujours aussi absurde avec quelques éléments burlesques irrésistibles, sans oublier les différents distributeurs automatiques.

Formidable !

 

PS : on ne peut pas se réveiller si on ne dort pas.

 

  1. Steven Spielberg est remercié à la fin du générique. Est-ce pour un emprunt ?
  2. Geococcyx californianus : géocoucou de Californie (ou grand géocoucou)
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