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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Policier, #Alfred L. Werker, #Anthony Mann
Il marchait la Nuit (He walked at Night - Alfred L. Werker & Anthony Mann, 1948)

« Il », c’est Roy Martin, alias Ray Morgan (Richard Basehart), un cambrioleur dérangé alors qu’il tentait d’entrer dans un magasin de radio-télévision. N’ayant pas de papier, il décide de tuer le policier qui l’appréhende.

Dès lors, la machine policière de Los Angeles se met en branle et va poursuivre jusqu’au bout ce criminel singulier, aidé par le département scientifique mené par Lee Whitey (Jack « Joe Friday » Webb).

Jusqu’au bout parce que Morgan-Martin n’en sortira pas vivant.

 

Evacuons tout de suite le fait qu’Anthony Mann a participé au tournage et effectué quelques séquences : il n’est absolument pas crédité. Mais concentrons-nous sur ce qui fait l’intérêt de ce film : le réalisme.

Comme je l’avais déjà écrit pour White Heat, les truands n’ont plus le vent en poupe. Et si Morgan semble un personnage très intelligent, il n’en demeure pas moins un meurtrier dangereux. Ce dernier point est d’ailleurs rappelé à chaque occasion : si n’importe qui semble admirer l’intelligence du tueur, il y a toujours quelqu’un pour rappeler qu’il a la gâchette facile.

Le film est donc tiré d’une histoire vraie, celle d’un criminel qui est resté une bonne vingtaine d’années en prison, évitant de justesse la peine de mort (1). Dès l’intertitre d’introduction, nous est présenté ce qui va suivre : tout est vrai (ou presque), de l’intrigue à la procédure policière. C’est d’ailleurs, d’une façon déguisée, un hommage au LAPD (2), montrant l’efficacité de cet organe municipal, et ce vingt ans (environ) avant Harry Callahan !

 

Il y a un véritable souci documentaire dans ce film, souligné par les commentaires du narrateur (Reed Hadley), et on s’attend à un docu-fiction sur mesure pour le LAPD. Mais c’est là que le cinéma reste cinéma : nous allons aussi suivre le parcours (chaotique) de Morgan, la plupart du temps de nuit (d’où le titre), avec utilisation – pertinente – du réseau souterrain de Los Angeles. Il faut croire que la fin des années 1940 était propice à cet environnement : le troisième Homme, l’année suivante, s’y termine aussi.

Et on ne peut que reconnaître l’habileté du tueur dans ses différentes entreprises : le rappel fréquent à son habitude mortifère s’adresse donc aussi au spectateur.

Mais on peut tout de même regretter la fin fatale de cet anti-héros : les policiers l’abattent (ils ripostaient) sans se poser de question ni même quelque consigne demandant de le prendre vivant. Ca ressemble tout de même à une exécution. Sans procès.

 

Quoi qu’il en soit, le ton du film et sa présentation vont être à l’origine d’une série qui perdurera une vingtaine d’années : Badge 714 connue aussi sous le nom de Dragnet, avec dans le rôle du policier principal le même Jack Webb. Son nom ? Joe Friday.

On y trouve aussi les quelques accords dramatiques qui ont fait le bonheur de Bill Elder et Harvey Kurtzman dans MAD : DOM DA DOM DOM ! DOM DA DOM DOM DOOOM ! (voir plus bas)

 

  1. Il a tout de même été condamné à la peine capitale.
  2. Los Angeles Police Department.
Il marchait la Nuit (He walked at Night - Alfred L. Werker & Anthony Mann, 1948)
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