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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Robert Enrico

Julien Dandieu (Philippe Noiret) est chirurgien à Montauban. Il a une fille de treize ans, Florence, et une femme belle comme le jour, Clara (Romy Schneider, lumineuse).

Tout est donc au mieux. Sauf…

Sauf que c’est la guerre, nous sommes en 1944. Les Alliés viennent de débarquer en Normandie, la division das Reich y remonte, et la Milice s’excite, voulant sauver les meubles avant qu’il soit trop tard.

Alors Julien a peur. Peur pour ses femmes. Et il décide de les envoyer dans son « château », celui qu’il retape, quand il a le temps.

Alors elles y vont.

Et quand il a un moment de libre, il va les rejoindre. Il s’arrête au hameau. Silence. Personne.

Les gens ont été rassemblés dans l’église. Là, les Allemands les ont massacrés. Ensuite, ils sont montés au château. Et Clara, et Florence…

Julien est seul, contre une dizaine de soldats. Alors il ressort le vieux fusil. Celui de la chasse. Et les cartouches, celles pour tuer le sanglier.

 

Alors nous allons suivre la vengeance de Julien. Une seule journée, le temps que les FTP arrivent.

Et pendant ce temps, Julien va éliminer les Allemands, un par un, en songeant à sa vie qui vient de s’arrêter.

Robert Enrico signe ici un film de vengeance tout en subtilité. Julien Dandieu n’est pas un excité, ni un violent. Mais ce qui lui arrive va au-delà de ce qu’il aurait pu imaginer. Sans compter le poids de la culpabilité : c’est lui qui – sur le conseil de son ami François (Jean Bouise, toujours impeccable) – qui envoie les deux femmes de sa vie à l’abri, vers leur mort.

Et Julien sera taraudé deux fois par ce qui est arrivé : à la découverte du drame, puis quand tout sera terminé.

Et entre les deux, il se souviendra. Il se rappellera Clara, son sourire enchanteur et communicatif, et Florence, sa fille à lui, mais tellement proche de Clara.

 

Et nous voyons défiler ses souvenirs. Des plus proches aux plus anciens : le soir où il a rencontré Clara et que tout s’est décidé si vite, le conflit approchant. Parce que c’est là le nœud de leur vie. Ils se sont rencontrés, ont couché ensemble, et presque tout de suite après, ils se sont mariés. La guerre étant là, il fallait vivre intensément, comme si chaque jour était le dernier. Et malgré cela, leur dernier contact fut bref. Juste un au revoir à travers une vitre de voiture, puisque de tourte façon, ils devaient se revoir très tôt.

Alors ce film est très noir, très froid. Julien se venge. Mais sobrement. Pas de réaction d’enthousiasme. Une vengeance implacable, froide. Il ne se réjouit jamais de la mort d’un ennemi. Mais il continue.

 

Et quand son œuvre est terminée, que son ami François vient le chercher, il reprend le cours de sa vie, là où il en était, avant le drame. Jusqu’à ce que ce dernier le rattrape.

A partir du drame d’Oradour-sur-Glane, Enrico nous raconte une vengeance banale, mais avec une force et une émotion formidables. Noiret est magnifique, sobre. Ni courageux, ni lâche. Juste déterminé. Avec lui, Romy Schneider est – je le dis encore une fois – lumineuse. Elle éclaire chaque séquence. Et son sourire, le grand souvenir de Julien, accompagne chacun de ses souvenirs et nous gagne peu à peu. Il justifie à lui seul l’action de Julien.

 

Romy Schneider était décidément une très grande actrice.

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