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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Comédie, #Laurel & Hardy, #Fred Guiol, #Hal Roach
En plein Méli-mélo (Slipping Wives - Fred Guiol, 1927)

Une jeune femme (Priscilla Dean) est négligée par son mari Leon (Herbert Rawlinson), artiste peintre. Squirtz (Herbert Rawlinson), ami du couple lui propose de rendre son mari jaloux en payant quelqu’un pour lui faire la cour.

Ferdinand Flamingo (Stan Laurel) vient livrer de la peinture : son intelligence minimale en fait le parfait candidat pour le petit complot.

Bien entendu, Flamingo se montrera encore meilleur que prévu, amenant le chaos dans la maison, mais surtout ramenant l’amour entre les deux époux.

 

Il s’agit ici du quatrième film dans lequel apparaît le duo mythique. Mais qu’on ne s’y trompe pas : la véritable vedette, c’est bien Priscilla Dean, et les deux compères ne sont que des faire valoir du couple, amenant ce qu(‘il faut de situations comiques pour faire de cette histoire de couple qui s’étiole une comédie légère et enlevée. Certes, nous ne sommes pas encore aux sommets du duo, mais on apprécie les quelques moments où ils se retrouvent seuls tous les deux, posant –malgré eux ? – les jalons de ce qui va devenir une collaboration extraordinaire.

 

On trouve bien sûr la volonté de dominer chez Hardy (Jarvis, le majordome de la maison) qui n’a pas encore sa moustache caractéristique, et l’aspect pleurnichard de Laurel face à une catastrophe annoncée. Et bien entendu, les éléments burlesques habituels (coup de pied au cul ou visage dans la peinture.

Mais malgré tout, on sent que la comédie a changé et les ressorts du cinéma de Mack Sennett ne sont qu’une petite partie des effets comiques. Et puis il ne faut pas négliger la présence du scénariste : Hal Roach. Lui aussi met en place son cinéma et l’utilisation (récurrente) qu’il aura des deux acteurs.

 

Et on s’amuse beaucoup de ce méli-mélo (1) qui à un moment nous renvoie même à La Ruée vers l’or (2), où la situation comique initiale se complique avec un quiproquo : Flamingo est idiot au-delà des espérances des deux conspirateurs. EN plus, on sent que Roach a bien saisi la force comique des deux seconds rôles permettant quelques gags réjouissants. Mais si Laurel commence à se faire un nom (il n’a pas attendu son complice pour accéder à la notoriété), il n’atteint pas encore le niveau de popularité de l’actrice vedette et reste cantonné aux utilités. Mais ce sont tout de même de sacrées utilités et les différents éléments comiques ne fonctionnent que par la présence du duo qui fait de ce film une comédie irrésistible n’en déplaise à William K. Everson (3).

 

Quant à elle, Priscilla Dean est au sommet de sa carrière, l’année 1927 verra cinq films avec elle. Mais cinq ans plus tard, alors que Laurel et Hardy seront définitivement lancés et accumuleront les succès (mérités), Priscilla Dean tirera sa révérence, n’apparaissant plus que dans deux films, dont un où elle n’aura même pas le premier rôle (Klondike, 1932).

C’est malheureusement le lot des actrices vieillissantes (4), plus que celui des acteurs.

 

  1. Certes, le titre original fait référence à l’éloignement marital d’un point de vue féminin, mais le titre français n’est pas si mauvais que ça ! Et difficile de trouver un titre court et pertinent sur le sujet.
  2. Je vous laisse découvrir/deviner la référence…
  3. W.K. Everson (1929-1996), critique de cinéma américain : « « Sans grand intérêt, ce film qui, dans la tradition de Mack Sennett, fait la part trop belle aux poursuites frénétiques et aux cabrioles, montre Laurel et Hardy se livrant, ensemble, à des gags visuels; en fait, leurs rôles respectifs n'étaient pas conçus en vue d'un travail d'équipe. La séquence qui montre Hardy aidant Laurel à prendre un bain et ressortant tout habillé et dégoulinant de la baignoire anticipe sur les gags futurs du tandem. » in Laurel et Hardy (1975)
  4. Elle n’a pourtant que 36 ans quand elle met un terme à sa carrière.
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