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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Policier, #David Ayer
Au Bout de la nuit (Street Kings - David Ayer, 2008)

Los Angeles.

Tom « Tommy » Ludlow (Keanu Reeves) est ce qu’on appelle une gâchette. Il ne s’embarrasse pas de détail : il entre, il tire (et tue tout le monde) et ressort. C’est une espèce de nettoyeur de racaille, couvert par son chef, le capitaine Wander (Forest Whitaker).

Mais depuis quelques temps, ses méthodes ont éveillé la curiosité du capitaine Biggs (Hugh Laurie), qui s’occupe de débusquer les flics qui franchissent la ligne. Et comme depuis quelque temps un ancien collègue a décidé de tout déballer, la position de Ludlow devient périlleuse.

Mais Wander veille toujours sur lui.

 

Mettez Los Angeles, la police et la corruption de cette dernière et vous obtenez une intrigue qui ressemble à un roman de James Ellroy. D’autant plus que ce même Ellroy a signé le scénario… Alors ça déroule. Comme dans LA Confidential, on retrouve cette police corrompue, mais à l’abri des regards cette fois-ci. Tout se joue dans l’ombre, loin des regards inquisiteurs des journalistes qui sont quasiment absents dans toute cette histoire (1) de cuisine – douteuse – interne. Le parallèle entre certains personnages du film et ceux des romans d’Ellroy est des plus évidents : outre le Quatuor de LA, on peut reconnaître dans Ludlow quelques éléments de personnage qu’on retrouve chez Scotty Bennett, dans le second « Quatuor de LA » (Perfidia, 2014).

Par contre, comme dans LA Confidential, nous avons droit à une distribution prestigieuse,  au trio sus mentionné s’ajoutant Chris «  Captain America » Evans.

 

Mais David Ayer n’est pas Curtis Hanson, et on peut regretter un certain manque de subtilité dans le déroulement. Là où Hanson avait réussi un équilibre entre les séquences d’action et de calme, ici c’est l’action qui domine, aux dépens des personnages qui sont moins étoffés. Le seul qui tire son épingle du jeu reste Biggs, mais c’est aussi grâce au jeu – impeccable – de Hugh Laurie qui campe un Biggs un tantinet équivoque, accentué par son flegme britannique intrinsèque : il a beau interpréter un policier américain, difficile de renier ses origines…

Bien sûr, Forest Whitaker est à la hauteur – quand ne l’est-il pas ? – mais le resserrement de l’intrigue autour de Ludlow le fait passer au second plan. Dommage parce que son personnage n’est pax sans rappeler Dudley Smith, autre personnage emblématique d’Ellroy, qu’on trouve dans les deux quatuors de LA.

Quant à Keanu Reeves, si son personnage évolue au cours du film, son jeu ne varie pas beaucoup, son visage demeurant un peu trop neutre.

 

Un dernier regret : ça manque de femmes ! Elles sont (seulement) deux et n’apparaissent que très sporadiquement : Linda Washington (Naomie Harris), la femme du policier qui déballe tout à Biggs, et Grace Garcia (Marcia Higareda), infirmière et petite amie de Ludlow. Si la première a un rôle pertinent quant à l’intrigue, la seconde n’a pas cette même importance et pourrait très bien disparaître du scénario sans beaucoup le transformer. Elle est un très bel exemple du manque d’épaisseur des différents personnages.

Dommage.

 

PS : Le titre original « Les Rois de la rue » est plus intéressant et se rattache plus à ce que nous voyons. Quand les traducteurs arrêteront-ils de « faire des phrases » ?

 

  1. On ne voit que les résultats de leur travail : articles de presse, reportage TV…
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