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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Fred C. Newmeyer, #Sam Taylor, #Harold Lloyd, #Comédie
Faut pas s'en faire (Why worry - Fred C. Newmeyer - Sam Taylor, 1923)

Harold van Pelham (Harold Lloyd) est un hypocondriaque. Pire que ça, est un riche hypocondriaque. Encore pire : c'est un riche hypocondriaque oisif. Avec ses riches amis oisifs, ils se retrouvent dans un club où on ne fait rien, mais ensemble.

Mais comme Harold ne va pas bien, son médecin lui prescrit un séjour dans l'île Paradiso, en plein océan pacifique.

Sur cette île, l'occupation première est la sieste. La seconde, le repos.

Mais c'est sans compter sur James Blake (Jim Mason). Blake est un renégat américain établi sur cette île. Le regard en coin, la moustache fine, bref, une belle tête de méchant, sournois à souhait. Il dirige une partie de l'île à l'aide d'une poignée de révolutionnaires d'opérette, dirigé par un autre méchant - risible, vraiment - Herculeo (Leo White).

On a beau être en plein Pacifique, tous les gens à la solde de Blake portent un sombrero et une moustache, plus ou moins fournie...

C'est un vendredi 13 que Harold, son valet et son infirmière (il est malade, vous comprenez) débarquent sur l'île Paradiso. C'est aussi ce jour qu'ont choisi les rebelles pour fomenter un coup d'état.

 

Il y a dans ce coup d'état manqué un parallèle évident avec ce qui s'est passé (et ce qui se passe encore) au Mexique dans les années 1910-1930. En effet, la Révolution a beau s'être terminée en 1917, les troubles ont continué pendant de nombreuses années. Quand le film sort (début septembre 1923), Pancho Villa a été tué moins de deux mois plus tôt.

Et finalement, la situation (délocalisée, mais nous ne sommes pas dupes) décrite dans le film n'est pas si loin que ça de la réalité mexicaine.

Heureusement, nous sommes dans une comédie. Face à tous ces guérilleros moustachus, Harold Lloyd se débat comme un beau diable, épaulé par un colosse, qui s'appelle d'ailleurs Colosso (John Aasen).
Mais si Colosso est au fait de la situation ilienne, Harold, lui, n'est rien qu'un riche égoïste dérangé dans son petit confort et son traitement médicamenteux.

- Son valet est molesté par les rebelles ? Il lui reproche sa tenue loin d'être nette ;

- les soldats tirent au canon ? Il les empêche, leur arguant qu'il est venu sur cette île pour se reposer et se soigner.

Pour le reste, il évolue au milieu de la violence sans en avoir conscience, imaginant que les gens qu'ils voit gésir un peu partout sont en pleine sieste.

 

Mais quand ces mêmes soldats s'en prennent à son infirmière (Jobyna Ralston), il n'hésite plus et part à l'assaut de ces méchants... Parce qu'il est a-mou-reux ! Il est subjugué, conquis, idiot... Plus elle le dispute, plus il est heureux... Cela donne un autre souffle au film et surtout à sa personnalité. Il prend conscience de l'état d'insurrection, et en oublie - enfin - son hypocondrie. Et c'est tant mieux pour nous, car cela amène encore d'autres gags. Parce que ce film, comme toujours chez Lloyd, est une accumulation de situations burlesques. On part d'une situation convenue pour lui - un riche jeune homme oisif (comme d'habitude) - et on arrive à un point culminant où ce même jeune homme tient tête (presque) seul à une armée. Mais cette accumulation comique ne pourrait être aussi réussie sans la présence du gigantesque John Aasen, véritable bras armé de van Pelham. L'épisode de la dent à arracher étant un des sommets comiques du film. L'autre grand moment, est la lutte finale contre les deux méchants, puis le reste de l'armée, avec effets spéciaux « normaux »... Bref, du grand art.

 

Hélas, ça ne dure que soixante-trois minutes... On en voudrait plus.

Mais quand on aime, on ne compte pas.

 

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