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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie dramatique, #George Lucas, #Ron Howard
American Graffiti (George Lucas, 1973)

1962, Modesto (Californie).

L’année scolaire est terminée. C’est la nuit d’adieu avant la prochaine année scolaire : Curt Henderson (Richard Dreyfuss) doit partir le lendemain sur la côte Est pour étudier.

C’est une nuit d’errance qui s’ouvre, chacun au volant de sa voiture, dans l’espoir de faire la rencontre, de vivre la grande aventure.

Une dernière fois avant de se perdre…

 

Nous sommes donc aux Etats-Unis dans cette célèbre année 1962 qui vit quelques grands événements – la mort de Marilyn Monroe, Crise des missiles de Cuba (etc.) – et qui a beaucoup inspiré George Lucas pour son deuxième film : il a vécu cette période et certains de ces souvenirs viennent de sa propre expérience (il avait 18 ans en août 1962).

C’est un véritable concentré des débuts des années 1960s qui nous est proposé ici, ave une reconstitution qui est surtout soutenue par une collection incroyable de voitures de cette période.

Nous sommes dans la dernière décennie de ces Trente Glorieuses  comme on les appelle en France, ces années fastes qui suivirent la Deuxième Guerre Mondiale et qui sont synonyme d’essor économique et surtout de société de (sur)consommation, illustrée ici par une utilisation effrénée (1) de la voiture : l’intrigue se déroule pendant une nuit et ce ne sont que des véhicules qui circulent à longueur de temps, dont certains sans discontinuer.

 

Mais ce film, c’est surtout la fin d’une époque : pas celle de cette société mais plutôt celle de ces jeunes gens pour qui la vie va changer. Le lycée est terminé et il faut penser à l’avenir : Curt part donc à l’Est, malgré ses inévitables doutes : va-t-il partir ?

Presque tous ces jeunes gens sont à un tournant, et l’incertitude qui en naît s’exprime de différentes façon : le doute chez Curt, la peur chez son meilleur ami Steve (Ron « Richie » Howard). Peur parce que sa relation avec Laurie (Cindy Williams) pourrait en souffrir : c’est pour eux une nuit de doute et leur couple ne cesse d’être malmené.

Deux autres personnages importants gravitent autour des deux amis : Terry (Charles Martin Smith) et John (Paul Le Mat). Si Terry est l’archétype de l’adolescent intello – les lunettes y sont pour beaucoup – puceau et qui a tout à découvrir, John est ce qu’on pourrait appeler un mauvais garçon (2) : passionné de mécanique, il a bricolé sa propre voiture, en faisant un bolide que régulièrement on vient défier à la course.

Et nous n’y échappons pas : John sera défié par un « étranger », Bob Falfa (Harrison Ford) et nous suivrons leur course, fatale (en partie) pour l’un des deux.

 

Cette course nous ramène à la décennie précédente, tout comme certaines musiques qu’on entend à la radio, omniprésente dans le film, en voiture ou dans les boutiques. Le seul endroit qui lui échappe étant la grande salle du lycée où à lieu… Un bal avec un groupe reprenant les titres du moment.

Quand John et Bob s’élancent, on repense à Jim Stark (James Dean) et Buzz (Corey Allen) et leur « Chickie Run » dans Rebel without a Cause.

Les Pharaons (Pharaohs dans la VO), ces autres mauvais garçons que rencontre Curt, ne sont pas non plus sans rappeler les membres de la bande de Johnny Strabler (Marlon Brando) dans The wild One.

Et puis George Lucas ouvre le film avec Bill Haley qui chante l’incontournable Rock around the Clock.

 

La musique, d’ailleurs, a une place prépondérante dans le film : essentiellement américaine, on y trouve quelques titres qui sont devenus depuis des standards (Louie Louie ; Surfin’ Safari ; Johnnie B. Good…) mélangeant les titres des deux décennies concernées par le rock. On retrouve d’ailleurs chez John le point de vue de Don McLean (3) : le rock, ce n’est plus ça depuis la mort de Buddy Holly.

 

Bref, c’est un film très nostalgique que nous propose George Lucas, une errance nocturne qui, malgré la pléthore de voitures n’est en rien un road movie. A la fin, pas de transfiguration, et nos différents protagonistes restent les mêmes, et même l’un d’entre eux ne bougera jamais de Modesto (je vous laisse découvrir lequel).

 

PS : Deux ans plus tard, Bill L. Norton proposera une suite au film, mais c’est surtout l’année suivante (1974) qui verra la création de la série Happy Days, dans laquelle on retrouvera, outre Bill Haley, Ron Howard dans un des rôles principaux, Richie Cunningham.

 

  1. C’est le cas de le dire.
  2. John est un mauvais garçon surtout parce qu’il n’a pas pu aller au-delà du lycée, et aussi parce que ses contraventions ne sont jamais payées !
  3. American Pie (1971). Dedans y est fait référence au 3 février 1959, le jour où Buddy Holly, Richie Valens et J.P. Richardson Jr. sont morts dans un accident d’avion : McLean parle du jour où « la musique est morte » (« the day the music died »).

 

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