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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Guerre, #Edward Zwick
A l'Epreuve du feu (Courage under Fire - Edward Zwick, 1996)

Février 1991 : Guerre du Golfe.

Le lieutenant-colonel Serling (Denzel Washington) fait tirer par erreur sur un de ses chars.

Dans le même temps, la capitaine Walden (Meg Ryan) meurt au cours d’une mission de secours.

Il n’y a aucun lien entre ces deux affaires, sauf que Serling se voit charger d’enquêter sur ce sauvetage afin de décerner la Médaille d’Honneur (1) à la jeune femme, à titre posthume cela va sans dire.

 

Il y a dans les films d’Edward Zwick une constante : l’engagement. Qu’il soit moral ou physique, ses films tournent très souvent (pour ne pas dire tout le temps) autour des différentes responsabilités que vont (ou non) assumer ses héros.

Il est donc évident qu’il allait se tourner vers l’armée, là où la majeure partie de ses membres se sont engagés.

Et ici, l’enjeu est double même si la résolution est la même : la vérité.

On a d’un côté cet officier qui fait une « bavure », et cause la mort involontairement de certains de ses hommes (dont un ami proche) ; et de l’autre une femme qui est morte suite au crash de l’hélicoptère qu’elle dirigeait (2).

 

C’est donc une enquête que nous offre Zwick, qui s’avère dans le même temps – et c’est un peu toujours comme ça avec les films américains – une quête de rédemption pour Serling qui a du mal à vivre avec son erreur meurtrière.

Laissons de côté cette rédemption et concentrons-nous sur l’enquête. Bien sûr, il y a une version officielle. Mais comme il y a un enjeu symbolique – la première Médaille d’Honneur décernée à une femme (3) – l’enquête est inévitable et cela nous permet une jolie part narrative. En effet, Nous allons revivre ces mêmes instants selon des points de vue différents :

  • Les premiers que nous voyons nous raconter les faits sont les soldats au sol que l’hélicoptère devait secourir ;  ils posent le décor et racontent l’arrive de l’hélicoptère jusqu’à ce qu’il soit touché et aille s’écraser plus loin, hors champ (pour eux comme pour nous, puisque nous voyons tout selon les différents points de vue des narrateurs).
  • Puis ce sont les différents membres de l’équipe de secours : Rady (Tim Guinee) qui a été blessé et est depuis dans un fauteuil roulant ; Ilario (Matt Damon) qui se drogue depuis cet épisode ; Altameier (Seth Gilliam) qui meurt doucement d’un cancer ; et Monfriez (Lou « Ritchie Valens » Diamond Philips), qui est maintenant instructeur.

 

Bien sûr, c’est le deuxième groupe qui nous intéresse. Surtout celle de Monfriez qui diffère des deux précédentes. A partir de là, la recherche de la vérité devient primordiale pour Serling, alors qu’elle le devient de moins en moins pour sa hiérarchie. Pourquoi ? Parce qu’il va falloir dire la vérité, ce que toutes les armées du monde ont du mal à avouer (4).

Et au final, nous – spectateurs – savons ce qu’il s’est passé. Quant aux supérieurs de Serling, j’en suis beaucoup moins sûr.

Toujours est-il que cette quête indispensable de la vérité est le catalyseur de la rédemption de Serling : trouver cette vérité lui permettra d’affronter sa propre conscience et d’avouer aux parents de son ami qui est mort par sa faute.

 

Cette vérité ? Je vous laisse le soin de la découvrir.

 

PS : je vous vous évite le final et son côté rédempteur auquel sont accrochés quelques dizaines de violons pour une happy-end émouvante – un peu trop à mon goût, mais moins tout de même que pour Titanic (la minute de trop) – mais j’attire votre attention sur la performance de Matt Damon, alors acteur de second plan avant Will Hunting l’année suivante. Le beau Matt nous apparaît un tantinet décharné : normal, il s’est imposé un régime (très) sévère (peu de nourriture, beaucoup de café, du sport) qui le mettra en danger et il lui faudra environ deux ans pour s’en remettre complètement.

 

PPS : Le sergent Patella qui tire sur le char sur ordre de Serling est (encore) un obscur acteur californien : Sean « Samwise » Astin !

 

  1. Medal of Honor : plus haute distinction militaire américaine.
  2. Elle n’est pas morte dans l’accident mais dans ce qu’il s’est passé ensuite avant que l’équipe au sol soit à son tour secourue et la région nettoyée au napalm.
  3. C’est faux, bien sûr. Nous sommes au cinéma. Toutefois, la seule femme ayant reçu cette médaille est Dr Mary Edwards Walker pour son action pendant la Guerre de Sécession. Elle lui fut retirée en 1917 parce qu’elle n’était pas militaire, mais heureusement Jimmy Carter la lui rendit, à titre posthume, évidemment (1977).
  4. Pour rappel, l’armée française est surnommée – à juste titre – la « Grande Muette ».
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