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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Horreur, #Science-Fiction, #David Cronenberg
Les Crimes du futur (Crimes of the Future - David Cronenberg, 2022)

Cronenberg est de retour ! Et de quelle façon !

C’est le grand retour de l’horreur de science-fiction comme il l’a déjà pratiquée par le passé. C’est sanguinolent à souhait, dans un décor futuriste où, la douleur a disparu, évolution oblige.

Encore que. Comme le dit Wippet (Don McKellar), la douleur n’est-elle pas un élément humain qui permet au corps de signaler un dysfonctionnement ? Donc un humain qui n’a plus mal est-il encore un humain ?

 

Reprenons.

Nous sommes donc dans un futur plutôt proche où la technologie de pointe concerne la chirurgie. A tel point qu’une opération est devenu un happening artistique, une performance très courue. Sans anesthésie, cela va de soi, puisque les humains (ou réputés tels) sont insensibles à la douleur.

Saul Tenser (Viggo Mortensen) et Caprice (Léa Seydoux) sont deux partenaires qui enchaînent les ablations artistiques : Saul secrète régulièrement de nouvelles tumeurs qui se révèlent être des organes nouveaux. Caprice opère en direct et devant caméras ces nouvelles protubérances dans un appareil incroyable : le Sark. Comme la destination première de cet appareil était l’autopsie, on propose au duo l’autopsie d’un petit garçon, tué par sa mère.

 

Bien sûr, ce film est dérangeant et parfois à la limite du supportable, mais après avoir vu Videodrome (1983) ou encore Dead Ringers (1988), je ne risquais plus grand-chose. Encore une fois, nous retrouvons des personnages torturés, voire inadaptés au monde qui les entoure, ce qui est d’autant plus vrai qu’on parle de mutation plus ou moins génétique. Mais qu’on ne s’y trompe pas, nous ne sommes certainement pas dans le monde des X-Men. A la limite, dans celui de Logan, et encore. Ce qui fait une grande différence avec l’univers Marvel, outre le fait que c’est Cronenberg qui est aux commandes, c’est l’aspect réaliste du film.

 

Pourtant, il n’y a aucune indication de date, seul le titre nous annonce que ce sont des lendemains qui déchantent que nous allons voir. Et même, on notera que ce futur est bien archaïque : les objets du quotidien n’ont rien d’ultramoderne, et outre l’anneau-caméra de Caprice, les autres appareils que possèdent les spectateurs (voyeurs ?) sont franchement vieillots ! Mais ces objets nous ramènent au quotidien des spectateurs, ainsi qu’à l’évolution actuelle de notre monde et surtout sa destruction progressive du fait de la pollution.

Autre élément futuriste, la faune.

Nous ne voyons que des humains. Pas de chat (comme dans Alien) ou autre chien…Un univers à la Delicatessen (1991). Et l’analogie avec le film de Caro et Jeunet se poursuit dans les décors tout aussi mieux (les intérieurs des différents appartements ne sont là encore pas très reluisants).

 

Mais si nous ne voyons que des humains, c’est l’absence de foule qui est la plus flagrante. On ne voit que très peu de gens dehors et on ne sent aucune activité plus ou moins fébrile autre que celles effectuées par les différents artistes corporels.

Ces différents artistes vont jusqu’aux limites du supportable dans leurs différentes mutilations qui nous sont montrées plutôt crûment. Et la question de Timlin (Kristen Stewart) sur une quelconque (façon de parler) substitution prend toute sa saveur quand on assiste aux différentes performances qui nous sont montrées (1).

 

  1. Je vous laisse découvrir cette question. Pour les autres qui ont vu le film, je ne ferai qu’une remarque : « nous sachons ! »
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