Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Laurent Tuel
Jean-Philippe (Laurent Tuel, 2006)

Fabrice (Luchini) est un fan inconditionnel de Johnny (Hallyday) : il ne vit que par et pour son idole. Un soir, ivre, il sort du pub et chante (à tue-tête, évidemment) un tube de son idole (des jeunes). Et comme il est bien tard, un voisin (Christophe Rouzaud) descend lui expliquer qu’i est temps d’arrêter son tapage. Mais comme Fabrice enchaîne les chansons comme son idole les tubes, il prend le poing de ce voisin.

C’est alors le trou noir. Quand il se réveille, non seulement il ne sait pas ce qu’il lui est arrivé, mais en plus, personne autour de lui ne connaît Johnny.

Mais il reste un espoir : le patron du bowling où il emmène sa fille Marion/Laura (Elodie Bollée) n’est autre que Jean-Philippe Smet, qui n’a pas pu faire carrière dans la musique, ayant eu un grave accident alors qu’il devait faire ses débuts à la télévision…

Evidemment, Fabrice n’a qu’une seule envie : faire de ce Jean-Philippe le Johnny qu’il connaît.

 

13 ans avant Danny Boyle et son extraordinaire Yesterday, Laurent Tuel posait la question existentielle : peut-il y avoir un monde sans Johnny ? Pour ma part, j’aurais tendance à dire oui, mais je ne suis pas objectif : ce n’est pas mon chanteur préféré. Et de loin. Mais je dois tout de même avouer que Tuel mène très bien sa barque, réussissant presque à faire aimer ce monument de la chanson française. On s’amuse, comme c’est toujours le cas dans ce genre de scénario décalé, mais hélas, on n’atteint pas la maîtrise de Boyle. On s’amuse aussi des nombreux clins d’œil que le scénario accumule mêlant cet univers parallèle et celui que nous connaissons. Sans oublier la présence étonnante de Bernard Frédéric (le véritable sosie de Claude François).

 

Mais je l’ai déjà dit ici, de bonnes intentions ne suffisent pas à faire un grand film. Loin de moi tout de même de vouer aux gémonies celui-ci, il manque une dimension universelle que Johnny, malgré son talent, n’avait pas : la barrière de la langue ne lui a pas permis cet aspect international, et même s’il fut reconnu (justement) par ses pairs anglophones, le public lui, fut moins au rendez-vous. Et ce qui va convenir à Yesterday un peu partout dans le monde sera plus circonscrit pour Jean-Philippe.

 

Restent tout de même 92 minutes de plaisir (coupable pour ma part, on a sa fierté !), formidable hommage pour cette bête de scène qu’était le chanteur. L’émotion demeure, même chez un Béotien comme moi.

De pus, Luchini est en pleine forme, bien dirigé, et on sent la complicité entre les deux acteurs. Et si Johnny était avant tout un chanteur et donc beaucoup moins un acteur, n’oublions pas que jouer son propre rôle est très certainement la chose la plus difficile qui soit (1), alors jouer son propre rôle qui est celui qu’on aurait pu être mais qui n’est pas et courir en même temps après celui qu’on est tout en l’étant pas (2), devient un véritable tour de force.

 

Quoi qu’il en soit, cinq ans après, je comprends que Johnny manque toujours à ses fans…

 

  1. On le fait tous, tous les matins, en sortant de chez soi.
  2. Ce n’est pas clair ? Ce n’est pas grave, je me comprends !
Commenter cet article

Articles récents

Hébergé par Overblog