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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Steven Spielberg, #Science Fiction
Ready Player one (Steven Spielberg, 2018)

Nouveau thème exploré par Spielberg : les jeux vidéo.

A une époque où le virtuel est très développé, le grand Steven nous propose un film synthèse de ce thème, où évidemment, le numérique et surtout ses effets sont omniprésents. Pas étonnant qu’il ait eu le temps de faire le fabuleux Pentagon Papers pendant ce temps-là.

Bien entendu, les amateurs de jeux vont s’y retrouver, encore que beaucoup ont été déçus par ce film qui s’approprie allègrement l’univers des gamers sans toutefois oublier que nous sommes au cinéma, et que donc les références à mon art préféré sont légions.

Vous vous doutez bien que j’ai beaucoup apprécié ce film. [Pour ceux qui n’ont pas aimé, je vous donne rendez-vous demain pour un autre film…]

Non pas pour les jeux – même si je ne crache pas de temps en temps sur une petite escapade Lord of the Rings – mais pour cet univers semi-réel semi-virtuel (re)créé devant nous avec débauche d’effets parfois époustouflants.

 

Le véritable talent de Spielberg, dans ce film est le passage continu d’un univers à l’autre, tout en conservant l’idée que c’est avant tout un jeu.

Le monde dans lequel Wade « Parzival » Watts (Tye Sheridan) évolue est franchement glauque, tirant plus vers le bidonville que vers la résidence privative.

Mais dès la première séquence qui voit Wade sortir de chez lui et se rendre vers son espace de gamer donne le ton : sa descente plus ou moins périlleuse à travers un labyrinthe de structures empilées qui servent d’appartements est un très beau clin d’œil aux jeux de plateforme : il faut grimper, utiliser des cordes ou sauter pour passer d’un niveau à l’autre.

La vie de Wade est avant tout un grand espace de jeu avant de devenir un autre univers quand il revêt sa combinaison de joueur.

Ce passage du jeu à la vraie vie et inversement et le destin des avatars nous rappellent d’une certaine façon Tron, où quand ces derniers mouraient, le jeu était fini.

Mais alors que Tron bénéficiait des lointains balbutiements des effets numériques, ici Spielberg utilise ce qui se fait de mieux en 2017 pour nous proposer des aventures autrement plus spectaculaires.

Avec surtout le souci de réalisme, sinon de l’intrigue, du moins des personnages et des décors. Et en cela, il reste dans la lignée des développeurs de jeu vidéo qui ont (presque) toujours recherché le réalisme dans les jeux proposés.

 

Mais alors que l’intrigue est censée se passer en 2045, la plupart des références relèvent des années 1980, voire de la fin des années 1970 : les jeux comme Space Invaders ou Adventure (devenus cultes auprès des gamers) ainsi que la musique qui accentue ce décalage.

On a beau être plus de 60 ans après cette période, elle s’impose inexorablement. Bien sûr, ces indices anachroniques ne sont pas tous compréhensibles par le plus jeune public, mais ils ne sont pas un frein pour comprendre et apprécier ce film.

Tout de même, certaines références sont on ne peut plus savoureuse : la Grenade Sacrée (« Holy Handgrenade ») de Sacré Graal ou le Zemeckis Cube – qui, bien sûr vous fait voyager dans le temps (1) – sont parmi les très belles trouvailles du scénario dont le point culminant reste – pour moi -  l’emprunt à Shining lors de la deuxième épreuve.

C’est une séquence qui reprend les moments forts du film (2) avec le recul nécessaire pour ne pas heurter le plus jeune public (3) : le labyrinthe (encore un), la chambre 237 et la salle de balle, sans oublier la photo du 4 juillet (etc.), se retrouvent dans une adaptation jubilatoire ! (4)

 

Et puis il y a le méchant. Spielberg a fait appel à Ben Mendelsohn (il est Nolan Sorrento), méchant patenté du magnifique Rogue One, et qui interprète ici le Boss, dans les deux sens du terme.

D’un côté il est le patron d’IOI, la marque concurrente de la firme créée par James Donovan Halliday (Mark Rylance, pour sa troisième collaboration avec Spielberg) : un homme sans scrupule, informaticien raté et jaloux.

De l’autre il est le « Boss » du jeu dans lequel évolue Wade et ses amis, ART3MIS (Olivia Cooke) ou encore Aech (Lena Waithe) pour ne  citer qu’eux : un personnage maléfique aux pouvoirs extraordinaires et de ce fait difficile à battre avant de terminer victorieux ce même jeu.

 

Mais Wade est aussi Parzival, et cette parenté onomastique est on ne peut plus pertinente : l’œuf, but ultime des joueurs, n’est rien d’autre que le Graal convoité par le jeune et pur chevalier, ce qui, en plus, nous ramène à la Grenade des Monty Python.

Quant à Halliday, son dernier avatar ne laisse aucun doute sur son essence et le fait qu’il soit à l’origine de cette grande quête.

 

Je comprends que beaucoup ne soient pas rentrés complètement dans ce film. Pour ma part, je le reverrai avec un certain plaisir (voire un plaisir certain) afin d’y découvrir d’autres éléments qui m’ont échappé.

Et surtout parce que, malgré tout, c’est aussi ce que je recherche dans un film : m’évader, le temps d’une intrigue, avant de retourner dans ma réalité, pas toujours rose, mais pas toujours noire non plus…

 

 

  1. Sans oublier la voiture conduite par Wade…
  2. Le film est déjà un film fort. Alors je parle des séquences encore plus fortes : emblématiques !
  3. L’universalité des films de Spielberg…
  4. Je n’aime pas ce mot, mais il faut avouer que c’est celui qui décrit le mieux mon ressentir pendant cette séquence.
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