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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Animation, #Andrew Adamson, #Vicky Jenson
Shrek (Andrew Adamson & Vicky Jenson, 2001)

 

Shrek (voix de Mike « Austin Powers » Myers) vit tranquille dans son marais éloigné de toute civilisation. Jusqu’au jour où Lord Farquaad (John Lithgow) décide de chasser tous les personnages merveilleux de son domaine : ils trouvent alors refuge dans celui de Shrek, qui ne l’entend pas de cette oreille (ridicule). Ce dernier s’en va trouver Farquaad qui lui propose de vider son marais s’il lui rapporte la princesse Fiona (voix de Cameron Diaz) pour l’épouser (et devenir roi par la même occasion).

Shrek accepte, et c’est flanqué d’un compagnon improbable – Donkey (voix d’Eddie Murphy) un âne qui parle (1) – qu’il s’en va affronter les périls et surtout le dragon qui garde la princesse dans la plus haute tour de son château.

 

Un vent frais (1) souffle sur le dessin animé alors que commence le vingt et unième siècle. Après une soixantaine d’années d’hégémonie disneyenne, le cinéma découvre qu’on peut aussi adapter les contes de fées d’une autre façon. Shrek se situe à mi-chemin entre le dessin animé pour enfant et celui pour adulte : c’est là sa véritable force.

En effet, le film de film d’Andrew Adamson & Vicky Jenson (une réalisation paritaire…) se regarde avec beaucoup de plaisir, s’amusant avec les contes traditionnels (et les passant à la moulinette) et surtout en donnant la part belle à celui qui est toujours considéré comme l’un des plus grands méchants du genre : l’ogre.

Rappelez-vous : la première fois qu’on a entendu parler d’un ogre, c’est avec Le petit Poucet. Et en une histoire, il réussit à se faire une réputation de mangeur d’enfants et comme si ce n’était pas assez, il tue ses petites filles en croyant s’occuper de Poucet et ses frères. Bref, un personnage d’une haute malfaisance.

 

Quant à Shrek, s’il n’a pas la beauté, il a tout de la Bête de Madame de Beaumont : certes, il n’en a pas les manières mais il en a le cœur, comme il l’explique à son compagnon d’infortune. Et d’une manière générale, le film, sous des dehors pas toujours très reluisants (ça rote, ça pète…) est aussi un plaidoyer pour la différence : Shrek est affreux, mais on ne peut qu’apprécier sa compagnie. C’est le cas de Donkey, mais c’est surtout parce qu’il est seul, et aussi de Fiona qui découvre progressivement qui est ce curieux personnage à la fois repoussant et attirant.

 

Mais le film fonctionne aussi parce que le méchant est réussi : Farquaad a tout contre lui. Premièrement, c’est un nabot au visage un tantinet trop carré et dont le menton porte les reflets ombrés d’une personne qui ne se rase pas tous les jours, mais surtout dont les desseins sont tout sauf honorables : s’il veut épouser Fiona, c’est pour devenir roi, sans quelque sous-entendu amoureux que ce soit. Mais surtout, il ajoute à son immense ambition une lâcheté qui l’empêche d’aller lui-même chercher la princesse. Bref, un personnage hautement antipathique, comme on les aime détester.

 

Bien entendu, la structure reste celle du conte et si tout se termine bien, en faisant bien attention, on remarque que quand le livre de l’intrigue se referme, on n’y lit pas le célèbre « they lived happily ever after » (4) qui conclut habituellement les histoire des frères Grimm et autre Perrault : je vous laisse trouver le mot de substitution…

Bref, on s’amuse, pas toujours finement, mais Adamson et Jenson ont réussi leur pari : rendre plus humains ces personnages féériques (ou maléfiques).

Après, on peut (largement) préférer le dessin d’autres studios (Pixar, par exemple), mais il n’empêche : on s’amuse beaucoup des pérégrinations de ce gentil monstre vert, et les musiques utilisées sont bien éloignées de celles qu’on aurait pu attendre (chez Disney, par exemple). D’ailleurs, la seule fois où la princesse se conduit comme une de ses consoeurs disneyennes, le résultat est fort peu réjouissant. Encore que… C’est une question de point de vue.

 

Oui, c’est vraiment une question de point de vue, et d’ailleurs quand le film est sorti, deux camps se sont dressés (sans s’affronter, heureusement) : ceux qui adoraient et ceux qui détestaient.

Vous avez deviné dans quel camp je me suis retrouvé…

 

  1. « donkey » signifie « âne ».
  2. Peut on parler de vent frais quand on parle de ceux de Shrek ?
  3. Je n’ai rien contre les nains personnes de petite taille, rassurez-vous…
  4. « Ils vécurent heureux longtemps. »
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