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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #George Melford, #Rudolph Valentino
Le Cheik (The Sheik - George Melford, 1921)

Quelle idée ! Non mais, quelle idée de vouloir voyager dans le désert, sans autre escorte que les gens du crû !

C’est l’idée qu’a eue Diana Mayo (Agnes Ayres), une jeune Anglaise indépendante et farouche.

Surtout que le désert, c’est avant tout le fief du terrible cheik Ahmed ben Hassan (Rudolph Valentino) : un riche prince redoutable à la tête d’une armée de fiers guerriers.

Alors évidemment, le prince Ahmed l’enlève pendant sa sortie.

Depuis qu’il l’a rencontrée, le prince est subjugué et n’a qu’une envie : en faire sa femme.

Mais ça n’est pas si facile que ça. Il faudrait avant tout que la jeune femme soit d’accord.

 

Depuis mars et les quatre Cavaliers de l’Apocalypse (avec la scène du tango), Rudolph Valentino est passé au statut de sex-symbol, voire de mythe. Alors quand le Cheik sort, c’est à nouveau le délire chez les spectatrices.

 

Il faut dire qu’il entretient son personnage : le cheik est racé, bien éduqué, son intérieur est un savant mélange d’éléments orientaux et de disposition occidentale (n’oublions pas qu’il a fait ses études à Paris). Mais malgré cela, il conserve quelques tendances barbares (et surtout un regard lubrique) inévitables dans un film des années 1920.

En effet, les Arabes présentés ici sont un tantinet caricaturaux, mais passons. Valentino, pour sa part, nous propose un cheik intéressant : en effet, son personnage de brute lubrique (après l’enlèvement) se civilise au contact de la jeune femme. C’est quand il la voit pleurer et prier qu’il prend conscience du mal qu’il a pu faire. Et il se met à changer. Si le premier baiser, arraché de force reflète sa bestialité, le second devient plus humain. Il est pris, certes, mais une forme de tendresse commence à s’installer.


Mais c’est l’intervention de son ami Raoul de Saint-Hubert (Adolphe Menjou) qui amène une possibilité de résolution heureuse (et puis avoir Adolphe Menjou dans un rôle sympathique, c’est toujours bon à prendre…).
Diane se laisse doucement prendre au charme de ce bel Arabe, et l’amour s’installe. Seulement voilà : il n’était pas question qu’une femme blanche embrasse un homme de couleur (les Etats-Unis, pays de la Liberté, mais pas de l’Egalité…). Alors on s’en tire par une pirouette et tout est bien qui finit bien.

 

Enfin presque, parce qu’il y a un méchant : Omair (Walter Long). Omair est l’antithèse d’Ahmed : barbu quand ce dernier est glabre, sournois quand l’autre est franc, et surtout, c’est un bandit. Walter Long nous propose un méchant un peu différent de ce qu'on aurait pu attendre : pas de cruauté ni de perversion. En effet, il prend soin de lui, et on n’a pas le temps de voir en quoi il était vraiment mauvais, dès qu’il entreprend de violer Diane (qu’il a enlevée), Ahmed et son armée interviennent.

 

D’ailleurs, cette intervention – la prise d’une forteresse et la libération de la femme – est menée tambour battant. En peu de temps, les méchants sont tués et tout le monde rentre à la maison.

Il est dommage que cette dernière partie de l’intrigue n’ait pas été un peu plus développée : donner un peu plus d’épaisseur à Omair aurait donné un peu plus de crédibilité à son personnage.

En effet : qu’a fait Omair pour mériter un tel châtiment, sinon la même chose qu’Ahmed au début du film ?

 

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