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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Biopic, #James Mangold
Le Mans 66 (Ford v Ferrari - James Mangold, 2019)

1966 est pour Ford la première d’une série de quatre victoires sur le circuit mythique du Mans. Et cette victoire est aussi mythique dans sa préparation et son aboutissement qui vit les trois voitures engagées  par « Henry II » (Tracy Letts), le grand patron de Detroit, arriver ensemble sur la ligne d’arrivée.

 

Reprenons : Ford (l’entreprise) est en déclin et va se lancer dans la course automobile avec un nouveau prototype capable de rivaliser (et battre) la toute puissante écurie Ferrari. Pour cela, on fait appel à Carroll Shelby (Matt Damon), qui lui-même en appelle à Ken Miles (Christian Bale) pour l’aider à réaliser ce véhicule révolutionnaire.

Mais si les deux hommes s’entendent plutôt bien, ce n’est pas toujours le cas avec les cols blancs de la firme qui n’apprécient pas tous ce pilote hors norme. En particulier Leo Beebe (Josh Lucas), qui va tout faire pour écarter le pilote britannique de la course.

 

Bien entendu, on pense à Steve McQueen (qui est d’ailleurs cité), au même endroit en 1971. Mais ce ne sont plus les mêmes voitures, et l’aspect dramatique du film de Lee H. Katzin a complètement disparu, même si les risques encourus par les protagonistes sont les mêmes. Mais surtout, la grande différence entre les deux films tient à l’intrigue qui prédomine par rapport au film antérieur. Et cette intrigue est passionnante, jouant avec astuce sur les nerfs des spectateurs, offrant des plans à couper le souffle qui, malgré la vitesse des bolides, ne s’enchaînent pas sur un rythme effréné. James Mangold nous laisse le temps d’apprécier les différents cadrages sans pour autant faire baisser le suspense et la tension inhérents à ce genre d’intrigue (1).

On vibre avec Ken Miles autant que sa voiture en le voyant engloutir ses autres concurrents dans chacune des courses qu’il remporte, passant les vitesses ou appuyant sur les pédales de frein et d’accélérateur. Du grand spectacle.

 

Alors oui, le scénario de Jason Keller et des frères Butterworth prend des libertés quant à la vérité historique (Shelby n’est pas le premier américain à remporter la course, par exemple), mais ces libertés sont tout à fait normales voire légitimes : nous sommes au cinéma ! Le principal reste : les trois Ford terminent ensemble !

Pour le reste, il faut bien une intrigue solide pour éviter les déconvenues du film de Katzin alors on accentue le rejet de Miles pour en faire un enjeu et les différentes courses prennent un tout autre intérêt : comment va-t-on faire pour que Miles ne gagne pas ? Et bien entendu, « on », c’est Beebe. Et là encore, c’est un personnage très réussi : on n’a qu’une envie, qu’il se prenne un bourre-pif par Shelby ou Miles (2).

 

Bref, c’est une très belle réussite qui nous est proposée là – faut-il aimer les courses automobiles, tout de même – et le duo Damon-Bale fonctionne à merveille : ce sont deux acteurs sobres dans leur jeu, ce qui est indispensable dans ce genre de rôle (3). A leur côté, outre l’infâme Beebe, on a plaisir à voir Caitriona Balfe (Mollie Miles) dans un rôle féminin pas spécialement effacé malgré le thème qui serait plutôt viril (4) surtout depuis que les femmes avaient été écartées… A ses côtés, le jeune Noah Jupe (Peter Miles) donne à Ken un solide contexte familial qui vibre autant que lui à ses exploits. Bref, Mangold dirige avec brio tout son petit monde, se permettant même de faire venir le vieil Enzo Ferrari (Remo Girone) sur le circuit (enfin dans les tribunes), lui qui n’assistait jamais aux courses.

 

Alors, accrochez votre ceinture, et laissez vous guider par Ken Miles qui, malheureusement, décèdera quelques semaines après le triomphe du 19 juin 1966 (le 17 août).

 

  1. Et ce malgré l’issue attendue de la course !
  2. Je ne vous dirai rien.
  3. Rappelez-vous, McQueen était un acteur très cool.
  4. Les femmes ont participé aux 24 heures entre 1930 et 1939, puis entre 1949 et 1954, avant de revenir à partir de 1971.

 

 

 

 

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