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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Biopic, #Ridley Scott
House of Gucci (Ridley Scott, 2021)

Sur l’affiche, on ne voit qu’elle : Lady Gaga. Ou plutôt Patrizia Reggiani épouse Gucci. C’était la femme de Maurizio (Adam Driver), le dernier membre de cette famille illustre à diriger le groupe du même nom. Jusqu’au 27 mars 1995, quand il a été assassiné, 17 ans après avoir rencontré la belle Patrizia qui l’a aidée – malgré lui ? – à prendre le contrôle de cette entreprise familiale créée en 1921.

Ce sont ces dix-sept années qui vont nous être présentées : l’ascension d’un couple hors norme parce que certainement mal apparié, comme le suggère Rodolfo Gucci (Jeremy Irons), le père de Maurizio.

Toujours est-il qu’ils s’aiment, se marient, se séparent, et puis il est tué. Sur sa demande à elle. Je ne vous révèle pas l’intrigue en écrivant tout ça : c’est sur n’importe quel site qui parle de cette affaire.

 

Bien sûr, l’intérêt est ailleurs puisqu’on sait déjà comment cela va se terminer. Dans la direction de Ridley Scott, bien entendu, qui mène demain de maître cette histoire presque vraie (1), ayant à sa disposition des interprètes à la hauteur de l’enjeu, et surtout Lady Gaga qui confirme tout le bien qu’on a pu dire d’elle après A Star is born (2018). Elle crève l’écran, et si la véritable Patrizia n’a pas du tout apprécié qu’elle l’ignore, ce n’est peut-être pas si mal parce que, ainsi, elle a pu se faire sa propre idée du personnage, sans autre influence que celle du scénario (et du réalisateur cela va de soi). A ses côtés, Adam Driver est un Maurizio très convaincant : grand échalas un tantinet hésitant, il n’a que la stature physique d’un chef de famille (2). Pour le reste, il campe avec beaucoup de justesse ce grand personnage peu sûr de lui sauf en ce qui concerne son amour pour Patrizia. C’est d’ailleurs la seule fois qu’il impose sa volonté.

Bien sûr, on se régale de la performance (encore une fois) de Al Pacino (Aldo Gucci), cet oncle légendaire un brin encombrant. De même Jared Leto est tout bonnement incroyable en Paolo Gucci, le cousin idiot, difficilement reconnaissable grâce au prothèses de Frederica Castelli qui lui transforme totalement le visage.

 

Et puis Ridley Scott joue avec le temps. Les dix-sept années passent devant nous et seules les coiffures – et donc les cheveux gris – nous indiquent qu’il passe plus vite qu’on pourrait l’imaginer. Seules deux repères temporels nous sont donnés : 1978 quand on rencontre pour la première fois Patrizia, et le 27 mars 1995, quand l’histoire Gucci se termine pour la marque qui continuera indépendamment de la famille. Rien en transpire qui ne soit pas du monde de Gucci : souvent, les scénaristes glissent quelques éléments du contexte politique voire historique lors de reconstitutions. Ici, à part ces deux dates, on doit se contenter d’une seule référence aux années 80. J’oubliais : l’année 1994 est mentionnée, mais elle appartient déjà au passé.

 

Mais surtout ce qui est remarquable (3), c’est l’utilisation de la couleur tout au long du film. Malgré quelques touches colorées, l’impression générale du film est le noir et blanc. Cela commence par la rencontre entre Patrizia et Maurizio mais cela continue jusqu’au bout, donnant une autre dimension esthétique au film : on pense aux clichés en noir et blanc que l’on retrouve sur les publicités de la marque. Mais sans pour autant donner un aspect suranné : nous sommes toujours dans l’actualité puisque quand le film est sorti, la marque fêtait ses 100 ans. Et se portait très bien !

Bref, Ridley Scott est toujours là, qu’on l’y attende ou non. Tant mieux.

 

Et entre nous soit dit, je ne comprends pas comment la famille Gucci a trouvé que Patrizia était présentée comme une victime…

Ou alors, je n’ai pas vu le même film.

 

  1. Comme le dit l’introduction : « d’après une histoire vraie ».
  2. Et surtout les lunettes !
  3. Dans tous les sens du terme.
Maurizio Gucci (1948-1995)

Maurizio Gucci (1948-1995)

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