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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Henry King, #Lillian Gish
Romola (Henry King, 1924)

Romola (Lillian Gish) est une jeune femme de Florence qui vit avec son père Bardo Bardi (Bonaventura Ibañez), un érudit au savoir plus que respecté. Elle est courtisée par le jeune artiste Carlo Buccelini (Ronald Colman). Arrive en ville un jeune homme inconnu, Tito «  Naldo » Melema (William Powell), rescapé d’un naufrage, et rempli d’ambitions.

Il fait la connaissance de la jeune Tessa (Dorothy Gish) qui s’amourache de lui. Mais il fait aussi la connaissance de Romola et de son père et voit tout de suite le parti qu’il pourrait en tirer. Surtout que le nouveau gouvernement de la ville lui a proposé d’y participer.

Bien entendu, Melema n’est pas vraiment celui qu’il prétend : Tito pour Romola et les citoyens de Florence et Naldo pour Tessa, une des nombreuses victimes des agissements de ce méchant personnage. Et il y en aura d’autres.

J’oubliais : l’avant-dernière séquence a lieu le 23 mai 1498, lors de l’exécution de Savonarole (Herbert Grimwood).

 

Un an après The white Sister, Henry King reforme son duo vedette Gish-Colman et nous propose une nouvelle intrigue italienne, tournée d’ailleurs à Florence (en partie), et qui se situe donc en fin de XVème siècle, à une époque où tout bouillonnait, les arts comme la politique. Des noms prestigieux sont évoqués dans les intertitres –Vinci, Michel-Ange, Laurent de Médicis – mais c’est tout de même la petite histoire qui nous intéresse ici, celle de Romola bien sûr, mais surtout l’ascension – et la décadence, cela va de soi – de Melema, interprété avec beaucoup de conviction par William Powell. Il n’est pas encore la star qu’il deviendra dans la décennie suivante : il a le mauvais rôle, et il le fait très bien.

Bien sûr, les sœurs Gish sont parfaite, chacune dans son domaine : à Lillian le rôle de jeune femme virginale, remplie de grâce et de vertus ; à Dorothy la fantaisie et l’insouciance, amenant les rares séquences comiques du film.

Le perdant dans l’affaire serait plutôt Ronald Colman qui est beaucoup moins mis en valeur, même si son rôle demeure important. Il est éclipsé par les deux femmes, cela va de soi, mais aussi par la prestation de Powell.

 

Et Henry King déroule, comme il sait le faire, illustrant avec beaucoup de bonheur cette histoire somme toute immorale : alors que Melema se marie avec Romola (et oui, cela arrive !) Tessa s’amuse avec son fils – qui est aussi le sien (1). King est assisté du même Roy F. Overbaugh qui avait signé les images du film précédent et les cadrages ont beaucoup fait pour la renommée du film : Lillian Gish y est magnifique. Comme d’habitude. Malheureusement la copie que j’ai pu visionner n’est pas de très bonne qualité, hélas.

Mais cela n’enlève en rien à la qualité du film qui n’hésite pas à tout nous montrer, la première mouture du Code Hays n’étant pas encore en vigueur : outre cette histoire immorale, la mort (inévitable) de Melema est tout sauf glorieuse et ne nous est pas épargnée.

 

Au final, si Romola ne se hausse pas au niveau de The white Sister, il reste tout de même un film intéressant, interprété avec conviction par des actrices et acteurs de premier plan, sinon des stars absolues, avec en prime une kyrielle de seconds rôles pertinents, recréant avec un certain charme cette époque, sublimée avec le temps (2). Et Savonarole est inoubliable.

 

  1. Vous me suivez ?
  2. Ne vous attendez pas à une reconstitution extraordinaire, nous sommes au cinéma, mais elle fut tout de même supervisée par quelques spécialistes de l’époque comme annoncé en ouverture.
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