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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Gangsters, #Biopic, #Woody Allen
Prends l'Oseille et tire-toi (Take the Money and run - Woody Allen, 1969)

Virgil Starkwell (Woody Allen) est un braqueur de banques. Un vrai. Mais pas vraiment un dur. Et surtout il est très maladroit ce qui ne lui permet pas de vivre de son métier (d’un autre côté, c’est tant mieux).

Et puis il rencontre Louise (Janet Margolin) et c’est le grand amour. Mais à encore, la vie n’est pas rêvée et avec la naissance d’un enfant, c’est encore plus compliqué. Virgil prend la seule décision qui restait : il va reprendre son activité criminelle.

 

Après avoir détourné un film japonais en y greffant ses propres images et en remaniant complètement l’histoire (What’s up, Tiger Lily?), Woody Allen passe à la mise en scène totale, en plus du scénario (coécrit avec Mickey Rose). Et le résultat est efficace : on rit du début à la fin, confirmant le potentiel comique de ce « jeune » réalisateur. Bien sûr, c’est avant tout un comique burlesque qui nous est offert ici, les maladresses de Virgil étant irrésistibles, et d’une manière générale, c’est avant tout un hommage au cinéma comique américain qui nous est offert. Et on pense aussi bien au muet qu’au parlant.

On revoit Keaton, ou Lloyd et même un plan qui fait directement référence au Lumières de la Ville quand Virgil sort le soir avec Louise : une histoire de monte-charge… Et quand on voit les parents de Virgil (Ethel Sokolow & Henry Leff), c’est à Groucho Marx qu’on pense (1).

 

Mais les hommages ne s’arrêtent pas là. Alors qu’on doit assister à une mise en abyme dans le cadre d’un braquage, un certain Fritz (Marcel Hillaire) fait son apparition : c’est un gangster lui aussi mais il a eu son heure de gloire pendant la période muette. Ce personnage, non seulement parle allemand (Marcel Hillaire était allemand), mais ressemble à s’y méprendre à Fritz Lang (d’où son prénom, évidemment !).

Et puisqu’on en est aux hommages, on a aussi droit à la scène de plage qui n’est pas sans rappeler une Palme d’Or française de en 1966… Et là encore, la maladresse de Virgil fait toute la différence.

 

Malgré tout, on sent que Woody Allen n’est pas encore tout à fait à l’aise. Parfois, les prises de vue sont un peu brouillonnes et le montage peut laisser à désirer. Allen essaie différents plans, différentes techniques… Mais surtout, le film n’est pas présenté vraiment comme un film. C’est plutôt une émission de télévision qui retrace la vie de Virgil, mélangeant quelques éléments autobiographiques de Woody Allen (date de naissance, photos) et un aspect documentaire avec interview de gens qui l’ont croisé pendant ses années de délinquance, avec toujours en voix off celle de Jackson Beck, narrateur infatigable qui égrène les différents éléments de cette vie de turpitudes.

Avec un gag récurrent (« running gag », comme ils disent à New York) autant qu’emblématique : les lunettes du réalisateur-acteur.

 

Alors oui, c’est très drôle, c’est réjouissant, et en plus, c’est quand même bien fait. Alors ne boudons pas notre plaisir : Take the Money and run est le premier d’une série marquée par le burlesque, qui va augmenter en puissance jusqu’au formidable Love & Death (1975).

Attention toutefois, la tendance au bavardage qui va se développer plus tard est déjà là…

Qu’importe, on savoure ce premier vrai film comme il se doit : avec gourmandise !

 

  1. Je ne vous explique pas, voyez le film.
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