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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Western, #Don Siegel, #Clint Eastwood
Sierra torride (Two Mules for Sister Sara - Don Siegel, 1970)

Hogan (Clint Eastwood est un cow-boy solitaire (1) qui surprend trois hommes alors qu’ils s’apprêtent à faire subir les derniers outrages à une jeune femme. Ni une ni deux, ils s’occupent (définitivement) d’eux et laisse la jeune femme se rhabiller.

Mais le plus étonnant (pour lui comme pour nous) c’est que cette jeune femme est en réalité une nonne, et qui plus est impliquée dans la révolution juariste contre Maximilien – soutenu par les troupes de Napoléon III.

Cette nonne s’appelle Sara (Shirley McLaine).

 

Deux ans près Coogan’s Bluff, on Siegel retrouve Clint Eastwood pour un véritable western, situé au Mexique pendant l’indépendance de ce pays. Eastwood, révélé par la trilogie du Dollar retrouve un personnage assez proche de Joe, solitaire et motivé par l’argent, mais avec tout de même un tantinet plus de morale, ce qui lui vaut de prendre sous son aile cette bonne sœur bien solitaire dans ce pays en guerre (civile). Et pour souligner cet aspect leonien, Siegel a fait appel au complice du grand Sergio : Ennio Morricone.

 

Et ça fonctionne. Même très bien puisque Siegel et Eastwood vont se retrouver dans les années suivantes, dont un autre western : Les Proies.

Mais déjà Hogan annonce un peu Harry Callahan (deux ans plus tard) par ses moyens expéditifs pour sauver la jeune nonne.

Mais bien sûr, le film repose sur l’association improbable et antithétique de ces deux éléments : un homme sans beaucoup de principes et certainement athée, face à une nonne et toute la religion qu’elle porte avec elle, même si certaines de ses actions sont plutôt étonnantes pour une bonne sœur : elle boit sec le whisky (frelaté) et fume le cigare à l’occasion.

 

Et comme nous sommes dans western, Siegel, avec l’aide de son scénariste (Albert Maltz), aborde différents éléments propres au genre : grands espaces plus ou moins désertiques, Indiens peu amènes et résolution finale dans la violence. Il ne manque qu’un véritable méchant – un salaud patenté comme chez Leone – pour compléter le tableau, l’affrontement se faisant plus contre une entité – l’armée française – qu’une identité. Même Leone (encore lui), quand il tournera sa version d’une autre révolution mexicaine (Duck, you Sucker), aura un personnage dûment estampillé comme tel.

 

Il n’empêche que cet affrontement final est des plus spectaculaires : ça tire, ça mitraille, ça explose dans tous les coins, avec en prime quelques plans de coupe impressionnant – un soldat avec une machette dans le visage, un soldat qui perd un bras (…) – amenant un nombre incalculable de morts violentes.

 

Quant à la fin (prévisible ?), je vous laisse la (re)découvrir…

 

PS : un petit mot pour finir. Le titre français est bien loin de l’original mentionnant les « deux mules de sœur Sara ». Rapidement, le spectateur polyglotte comprend que Hogan est la deuxième – la première sert de moyen de transport pour Sara – puisqu’elle le qualifie ainsi peu après leur rencontre. Doit-on voir dans ce titre français (minable, vous vous en doutez) une forme de racolage, surtout en cette période de fin des années 1960s marquées par une libération sexuelle ? Parce que question sexe (ou érotisme, si vous préférez), mis à part Shirley McLaine protégeant son intimité avec sa robe, il n’y a pas de quoi fouetter un chat. Et d’ailleurs, pourquoi fouetter un chat ?

 

(1) Loin de son foyer ?

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