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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Comédie, #Gangsters, #Michel Audiard
Faut pas prendre les Enfants du Bon Dieu pour des canards sauvages (Michel Audiard, 1968)

Surtout pas.

Et encore plus quand ils sont interprétés par ces gens-là.

 

Rita (Marlène Jobert) est une jeune femme qui n’a qu’une passion dans la vie : l’argent.

Charles (Bernard Blier) est un homme d’affaires louches qui travaille pour l’argent.

Fred l’Elégant (André Pousse) est un braqueur de premier ordre, spécialiste des explosifs, et dont l’argent est la seule motivation.

Quant à Léontine (Françoise Rosay), non seulement elle est la tante de Rita, mais elle a un passé (international) très chargé qui la voyait régulièrement visiter les banques quand elles étaient fermées.

Et tout ce petit monde se retrouve autour d’une histoire de lingots volés qui changent de mains.

 

Non, Audiard n’était pas un grand réalisateur. Il le disait lui-même, précisant que ce qui l’intéressait (outre les dialogues, bien sûr) le plus dans la conception d’un film, c’était son titre. Et pour un premier film (en tant que réalisateur), le titre à rallonge est de sortie. Par contre, le format du film est court, ce qui n’est pas trop grave : 80 minutes sont suffisantes pour une telle histoire. C’est absolument foutraque, émaillé – bien entendu – de bons mots, et les cadavres ont tendance à s’accumuler, et pas seulement dans la pension de Ruffin (Paul Frankeur). On sent que tout le monde s’amuse beaucoup dans cette intrigue hautement improbable. Outre Blier et Rosay, on retrouve quelques habitués du monde d’Audiard : André Pousse, beaucoup plus drôle que dans Le Pacha qui est sorti quelques mois plus tôt (avec Audiard aussi), ou encore Robert Dalban (Casimir), et l’incontournable Dominique Zardi qui a droit à un petit peu plus de répliques que d’habitude.

 

Comme souvent chez Audiard, on retrouve quelques critiques sociales, ici en particulier la jeunesse tendance hippie qui a envahi le même hôtel. Cette jeunesse est brocardée par les interprètes (sauf Marlène Jobert), tous ayant un âge plus ou moins avancé (Rosay, 75 ans ; Dalban, 65 ans ; Frankeur 64). Nous avons même droit à un micro-trottoir sur le sort à réserver aux criminels (ceux qui volent des lingots d’or, par exemple). Bref, on retrouve les ingrédients de « l’anar de droite » comme on pouvait le définir…

 

Et pour enrober tout cela, Audiard nous gratifie de quelques saillies dont il a le secret, surtout quand elles sont déclamées par de tels interprètes :

« La connerie à ce point-là, j’dis qu’ça devient gênant. (Fred) »

« J’ai bon caractère mais j’ai le glaive vengeur et le bras séculier. L’aigle va fondre sur la vieille buse. 

- Ca c’est chouette comme métaphore. (homme de main)

- C’est pas une métaphore, c’est une périphrase (autre homme de main – Zardi)

- Ah fais pas chier !

- Ca, c’est une métaphore. »

 

Donc tout le monde s’amuse, le spectateur aussi et les différents interprètes font des adresses à l'écran, rendant complice ce même spectateur, et accentuant par là-même l’aspect absurde de cette histoire de truands pour de rire.

Bref, c’est du Audiard.

Alors on savoure.

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