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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #George Fitzmaurice, #Greta Garbo, #Espionnage
Mata Hari (George Fitzmaurice, 1931)

Mata Hari.

Ce nom seul évoque à la fois aventure et mystère, dans et espionnage.

Alors si en plus, c’est Greta Garbo qui l’interprète, nous passons dans une dimension supérieure, légendaire, voire mythique...

 

Il faut dire aussi que le 5 mars 1931 sortait Agent X 27, où Marlene Dietrich – la concurrente directe de Garbo à la Paramount  – interprète un même rôle d’espionne pendant la même guerre.

Qu’importe, la MGM veut proposer (toujours) plus grand. Ce sera un film sur une véritable figure de l’espionnage et de la séduction : Mata Hari (1).

Et qui d’autre que Greta Garbo pour interpréter une figure aussi charismatique ?

Depuis le succès d’Anna Christie où elle parlait enfin, Greta Garbo continue sa prodigieuse carrière et enchaîne les films plus mythiques les uns que les autres. Mais dans le même temps, elle se rapproche inexorablement de la fin de sa carrière, Mata Hari entrant parmi les dix derniers films tournés par l’actrice.

 

A ses côtés, Ramon Novarro est un jeune officier russe (tiens, tiens, l’agent X 27 espionnait auprès des soldats russes…), idéaliste et naïf, bien sûr, mais irrésistible malgré tout pour cette immense séductrice.

On trouve aussi deux piliers de la MGM : Lionel Barrymore (le général Shubin) et Lewis Stone (Andriani, le chef de l’intelligence allemande). Ces deux-là seront à nouveau avec Garbo dans son film suivant – Grand Hotel mais cette fois-là ce sera John, le petit frère de Lionel, qui la séduira.

Bref, rien n’est laissé au hasard pour produire un grand film, et accessoirement un succès au box-office. Ce fut un grand succès, mais malheureusement, le Code Hays, une fois entré en vigueur refusa d’accepter la re-sortie du film sans certaines coupes indispensables : la scène de la danse des voiles (il n’y en a pas 7) est bien sûr censurée, la performance de Garbo par là même édulcorée, voire amoindrie.

 

Mais il n’en demeure pas moins qu’elle est sublime, encore une fois, dans ce rôle de femme réputée forte – sa seule maîtresse, déclare-t-elle – qui tombe amoureuse de ce jeune homme (2).

Et à cela deux raisons :

  • les tenues vestimentaires du célèbre Adrian (1903-1959), qui rappellent celles de la véritable Mata Hari, et qui étincelle à chaque ondulation du corps de Garbo. Et ces tenues extrêmement élaborées qu’elle porte en société, n’ont d’égal que la sobriété de son dernier costume – celui qu’elle porte en partant vers la mort – un ensemble entièrement noir, où seuls la tête et les mains ressortent, lui donnant une allure très moderne, au-delà de la période où sortit le film.
  • La caméra de William Daniels (3). Encore une fois, on ne peut que louer les différents cadrages du chef-opérateur utilisant avec bonheur (comme d’habitude) les jeux d’ombres et de lumière. Deux ombres ressortent du film : celle des soldats au tribunal alors que la sentence doit être prononcé ; et celle de Mata qui descend l’escalier avant de se rendre à l’exécution.

 

Si George Fitzmaurice n’est pas Clarence Brown (le meilleur selon moi pour diriger Garbo), il n’en demeure pas moins un grand réalisateur – The Son of the Sheik en témoigne – tournant à nouveau une très belle histoire d’amour avec la flamboyance nécessaire et surtout la grande star du moment (3).

Et si Ramon Novarro est un tantinet trop naïf, et tranche avec d’autres rôles précédents un petit peu plus viriles, Barrymore est toujours aussi magnifique, roué comme il faut dans cette histoire de faux semblants. Quant à Lewis Stone, il reste toujours aussi digne, malgré son appartenance au camp adverse.

 

Bref, l’année 1931 se termine très bien pour la MGM…

 

  1. Ce’ n’est pas la première apparition de cette femme au cinéma : en 1927, le cinéaste autrichien Friedrich Fehér propose déjà sa version, Mata Hari, die rote Tänzerin.
  2. Il a bien existé un jeune pilote qui devint aveugle après un accident d’avion, mais ce dernier n’a pas souhaité aller plus loin avec Mata Hari (la vraie) une fois ses forfaits révélés.
  3. Même quand elle se réveille, elle est magnifique…
  4. Après Rudolph Valentino, la Divine !
Margaretha Geertruida Zellei alias Mata Hari - Greta  Lovisa Gustafsson alias Greta Garbo

Margaretha Geertruida Zellei alias Mata Hari - Greta Lovisa Gustafsson alias Greta Garbo

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