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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Muet, #Comédie, #Edward F. Cline
Ame de Gosse (The good bad Boy (Edward F. Cline, 1924)

Le « gentil méchant garçon » (1), c’est Billy Benson (Joe Butterworth).

Comment peut-il être à la fois gentil et méchant ? C’est tout simple. Dès qu’il y a une bêtise de faite dans le voisinage, c’est Billy qu’on accuse. Normal, il se bat, et il est toujours là quand un mauvais coup est fait.

Sauf que s’il se bat, c’est avant tout pour protéger son père (Forrest Robinson), un inventeur raté (selon la rumeur publique) qui travaille depuis des années à un prototype d’extincteur.

Seule la fille du juge Fawcett (Mary Jane Irving) croit en lui et le défend contre tous.

Peut-être que c’est parce qu’elle est amoureuse de Billy…

 

Bien sûr qu’elle est amoureuse de lui. Et c’est tout à fait normal parce qu’il n’est en rien ce méchant garçon qu’on veut nous faire croire. Mais les circonstances sont contre lui : ses parents sont pauvres (le prototype du père n’a pas trouvé acquéreur), alors on se méfie. Forcément.

Je n’irai tout de même pas jusqu’à dire que Billy est un ange, mais c’est surtout qu’il a une drôle de façon de mettre en valeur ses qualités. Ces mêmes qualités n’étant pas obligatoirement ce qu’on attend d’un jeune garçon d’une dizaine d’années (il a treize ans quand sort le film) : il a entraîné son chien (Brownie, le chien qui commença sa carrière auprès de Chaplin dans A dog’s Life !) à grogner d’un simple claquement de doigts. Ca ne sert pas à grand-chose, sauf quand un margoulin veut exploiter la trouvaille de Benson père sans la payer au prix juste.

 

Parce que bien entendu, il y a un méchant dans cette histoire. C’est donc Walter Howe (Richard Wayne), qui travaille pour une compagnie qui s’intéresse de près à l’invention de Benson, à des fins (très) lucratives. C’est un homme sans foi ni loi qui s’arroge toutes les libertés, allant jusqu’à faire enfermer Benson afin d’avoir les mains libres. Mais comme d’habitude dans ce genre de films, il est châtié pour ses vilénies, ce qui n’est d’ailleurs que justice. Mais ce châtiment attendu (dès sa première apparition) ne sera pas traditionnel. En effet, le film est avant tout vu du point de vue des enfants : que ce soit Billy ou sa bonne amie (2).

 

On retrouve dans ce film l’esprit d’Eddie Cline qui a beaucoup travaillé auprès de Keaton, à l’écriture comme derrière la caméra. Mais on peut tout de même regretter l’absence du maître dans cette histoire somme toute gentillette et prévisible. Il manque le grain de folie qui aurait fait de ce film une comédie débridée. Les enfants ont souvent été de très bons vecteurs de comédie, de Jackie Coogan (3) dans The Kid à Our Gang. Mais ici, les situations comiques ne sont pas poussées jusqu’au bout, à part peut-être le retour de Howe dans la maison des Benson avec son molosse.

 

Bien sûr, le titre du film fait aussi penser à Douglas Fairbanks dans The good bad-Man quelques années plus tôt. Mais là encore, la comparaison s’arrête là, Cline ne haussant pas son savoir-faire au niveau de Dwan.

Mais on ne boudera tout de même pas son plaisir face à cette petite comédie qui met en scène avec justesse des enfants, surtout quand les deux principaux interprètes sont à la hauteur, ce qui n’est pas le cas de tous (4).

 

  1. Une traduction du titre original plus proche que celle qui nous est ici proposée…
  2. Etonnamment, elle n’a pas de nom.
  3. On notera la présence d’un tout petit garçon chez les scouts dont le pantalon est beaucoup trop grand. Sa coiffure et ses gestes (on ne le voit jamais de près) ne sont pas sans rappeler le « Kid » de Chaplin.
  4. Si le garçon en velours, bridé par sa maman est un élément comique pertinent, il n’en va pas de même de la petite fille blonde qui « embrasse » Billy.
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