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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Gangsters, #Norman Jewison
L'Affaire Thomas Crown (The Thomas Crown Affair - Norman Jewison, 1968)

Un braquage. Classique. Efficace. Cinq hommes qui entrent dans une banque et qui repartent avec un peu plus de 2.600.000 dollars (1) volé à la banque dont le directeur est un certain Thomas Crown (Steve McQueen). Le commanditaire de ce braquage : Thomas Crown. Le même.

La police est sur les dents : pas un seul indice ni le moindre début de piste.

Par contre, les assurances ne veulent pas en rester là et missionnent une jeune femme – Vicki Anderson (Faye Dunaway) – pour retrouver le magot. Et à ce petit jeu-là, elle est redoutable : elle attrape toujours sa proie.

Thomas Crown n’est plus si serein.

 

Décidément, 1968 (oh, la belle année !) est faste pour Steve McQueen : en plus de ce film, deux mois plus tard, sortira Bullitt. Et comme toujours, il est cool à l’extrême, même si cette Vicki Anderson est une menace pour lui. C’est d’ailleurs le jeu de chat et souris qui fait tout le sel du film, avec une Faye Dunaway – lancée par Bonnie & Clyde l’année précédente – qui joue elle aussi à un haut niveau. Une très belle rencontre au sommet. Mais cette rencontre a tendance à effacer les autres interprètes tant l’affrontement est prenant.

 

On retrouve dans ce film l’aspect non-conformiste des personnages de Jewison. A une situation établie, un de ses éléments va tenter – et réussir ? – de s’en sortir. Thomas Crown est un homme qui a réussi : il a tout ce qu’il désire, est riche et sort avec une très belle jeune femme (Astrid Heeren dont ce fut l’un des rares rôles au cinéma). Mais il s’ennuie. Il recherche sans cesse les sensations fortes – buggy sur la plage, vol à voile – alors quoi de mieux que d’organiser un braquage, qui plus est dans sa propre banque. C’est d’ailleurs une séquence très efficace et un coup d’anthologie, loin des préparatifs minutieux de Daniel Ocean et sa bande. Certes, le butin n’est pas du même ordre. Mais 2,6 millions de dollars, en 1968 représentaient une certaine somme, voire une somme certaine.

 

Il y a dans le personnage de Thomas Crown un reflet de l’époque. Le film sort en 1968, pendant que le monde est en train de changer. Il y aura un avant et un après. Et Thomas Crown rejette, comme la jeune génération de cette époque, les carcans de cette société un tantinet archaïque. Il est moderne et surtout veut sortir d’une voie qui était toute tracée.

Et McQueen, de par son jeu tout en subtilité, excelle dans ce rôle, qui fut – d’après ses dires – son préféré.

 

C’est un affrontement formidable que nous propose ici Jewison entre deux êtres d’exception et de grande intelligence. La séquence la plus emblématique est d’ailleurs la partie d’échec : elle illustre magnifiquement la guerre (2) que se livrent les deux protagonistes principaux. C’est un conflit feutré où tout est permis. Comme le dit le proverbe : « en amour comme à la guerre, tout les coups sont permis. »

Alors évidemment, il y a un passage obligé par la séduction et le passage à l’acte. Mais toujours avec ce même objectif : attraper l’autre. Et bien sûr, le dernier recours : le mensonge.

 

Mais cet affrontement fait aussi des victimes collatérales inévitables : les autres interprètes du film. Mais difficile de faire autrement face à deux personnages d’exception et deux interprètes de talent.

Par contre, le spectateur, lui, savoure…

 

  1. C’est toujours plus impressionnant en chiffres.
  2. Un jeu où il faut éliminer un roi et son armée est un jeu de guerre.
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