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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Epouvante, #Jennifer Kent
Mister Babadook (The Babadook - Jennifer Kent, 2014)

Mister Babadook est le personnage d’un livre. Pour enfants. Enfin c’est comme ça qu’il s’introduit dans la maison d’Amelia (Essie Davis) et Samuel (Noah Wiseman). Ils y vivent ensemble depuis la mort d’Oskar (Ben Winspear), le père de Samuel, dans un accident de voiture sur la route de la maternité.

Un jour, peu avant les 7 ans de Samuel, ce dernier trouve donc le livre qu’il fait lire à sa maman. Et là, le cauchemar commence. Enfin pour Amelia, parce que voilà bien longtemps que le petit garçon se réveille la nuit parce qu’il y a un monstre dans sa chambre.

Un monstre terrifiant. Vraiment.

 

Et il est d’autant plus terrifiant qu’on ne l’aperçoit jamais vraiment. Et Jennifer Kent a bien compris qu’une menace qu’on ne voit pas est beaucoup plus effrayante qu’un monstre identifié. Parce que la terreur de ce personnage est très communicative : c’est donc un film très réussi !

On tremble sans vraiment rire comme dans certains films d’horreur habituels et les rapports entre la mère et le fils contribuent à ce climat de terreur : on aime ça ! Enfin c’est mon cas… Et le parti pris de tourner dans une atmosphère en noir et blanc – les couleurs des décors – accentuent le mystère et l’aspect fantastique du film. En effet, peu de véritables couleurs sont visibles tout au long du film : à part les cheveux blonds d’Amelia et la chemise à carreaux (en partie noire) de Samuel, c’est très sombre.

 

Bien sûr, on pense à d’autres films du genre, mais c’est surtout The Shining qui se rappelle à nous. Certes, le père est mort mais on retrouve ce couple mère-fils qui tente d’échapper à une force maléfique qui veut les détruire. Autre film reconnaissable : Nosferatu. Et ce n’est certainement pas par hasard que les seules visions que nous avons du monstre qui nous intéresse ici se retrouvent dans des films muets qu’Amelia regarde plus ou moins afin de lutter contre le sommeil qui lui fait peur : dans des extraits de Méliès, on aperçoit donc le Babadook qui se présente tel Nosferatu de Murnau, ses longs doigts effilés étant par contre noirs.

 

C’est un formidable cauchemar qui nous est proposé ici, dirigé d’une main de maîtresse par Jennifer Kent qui signe par ailleurs son premier long-métrage. Bien sûr, cette réussite « est aussi due à l’interprétation phénoménale d’Essie Davis (qui sera justement récompensée) et Noah Wiseman. Ils interprètent avec beaucoup de justesse cette relation ambiguë : est-ce parce que le père est mort que le fils est vivant ? Quel est le degré de responsabilité de Samuel dans sa mort ? Bref, cette relation déjà fragile ne s’améliore pas avec un tel personnage malfaisant qui intervient.

De plus, l’aspect cheap du film (1) lui donne encore plus de valeur : le spectateur se concentre alors pleinement sur le film en lui-même sans s’extasier sur la splendeur des effets numériques.

 

Bref, c’est ici un grand film d’épouvante qu’a réalisé Jennifer Kent, déjà inspirée par sa créature lors d’un précédent court-métrage (Monster, 2005). Mais rassurez-vous (?), il n’y en aura pas d’autre : comme elle a écrit le scénario, elle en a l’exclusivité et n’a certainement pas l’intention de céder à la tentation !

 

  1. Pas d’effets spéciaux grandiloquents, casting principal très resserré, lieux de tournages peu nombreux...
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