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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Policier, #John Avnet, #Robert de Niro
La Loi et l'ordre (Righteous Kill - John Avnet, 2008)

Si John Avnet est producteur au nez creux, il est aussi un cinéaste talentueux, nous proposant ici une nouvelle rencontre entre deux monstres hollywoodiens : Robert De Niro et Al Pacino.

C’est d’ailleurs la troisième fois qu’ils se partagent l’affiche, même si dans la première – The Godfather part II – ils ne se rencontraient pas.

Et à nouveau, ils sont réunis dans une histoire policière particulière, mais cette fois-ci en tant que partenaires (1).

 

Dans une vidéo, Tom « Turk » Cowan (De Niro) confesse avoir tué quatorze personnes dans les quatre années passées : ces personnes étaient des criminels qui avaient pu échapper à la justice et qui méritaient de mourir pour l’ensemble de leur œuvre, comme on dit dans ces cas-là.

Nous allons alors assister à ces différentes exécutions, souvent suite à des affaires qui ont été résolues par son partenaire David « Rooster » Fisk (Pacino).

S’ensuit alors l’illustration de cette confession, de l’élément déclencheur – le maquillage d’un meurtre non résolu imputé à un tueur et violeur d’enfant – jusqu’à la conclusion – sanglante cela va sans dire – de cette affaire.

 

Bien sûr, le duo Pacino-De Niro est l’élément le plus important du film. Cette réunion fonctionne merveilleusement bien et John Avnet mène son intrigue avec assurance, ces deux stars étant des plus fiables. On sent en même temps la complicité qui lie les deux hommes, contents de travailler ensemble à cette énième intrigue policière.

Enième certainement, mais cette intrigue possède une originalité qui tient dans le basculement final : pourquoi cette confession.

 

Et Avnet nous surprend dès le début : alors que Turk raconte les différents meurtres perpétrés au nom d’une justice immanente qui supplante la Justice des hommes (légale donc), il n’y a à aucun moment de débat plus ou moins contradictoire sur cette pratique. Le fait est là : ces hommes méritaient leur sort.

Et Avnet préfère se concentrer sur l’élaboration et surtout l’exécution (c’est le cas de le dire) de ces châtiments, se concentrant sur l’enquête qui suit chaque mort.

Et ces enquêtes se passent dans des conditions très particulières avec trois partis en action : Turk & Rooster d’un côté ; Perez (John Leguizamo) & Riley (Donnie Wahlberg, le frère de Mark) d’un autre ; et au milieu de cette réunion la belle Karen Corelli (Carla Gugino), membre de la police scientifique.

 

Les deux duos de policiers sont en concurrence dans cette enquête malgré la collaboration – forcée – qui les fait se réunir et échanger.

Et cette concurrence a plusieurs aspects :

  • l’âge : comme le souligne leur supérieur – le capitaine Hingus (Brian Dennehy) – Turk et Rooster sont en fin de parcours, et doivent penser à leur avenir en dehors de la Force, ce qui peut être remis en cause en fonction de leur travail et surtout leur implication. Et la confession initiale de Turk lui donne raison.
  • Le tempérament : chacun des deux duos est composé d’un policier emporté et d’un modéré qui refrène l’autre, amenant des tensions qui ne facilitent pas les différentes enquêtes ;
  • La jalousie entre Turk et Perez qui, en plus d’être les plus sanguins, ont tous les deux un rapport amoureux avec Karen Corelli : l’un (Perez) l’a connue autrefois alors que l’autre sort avec (Turk). Cette jalousie va donc desservir l’enquête, Turk se retrouvant inévitablement en minorité et surtout en ligne de mire comme coupable.

A cela s’ajoute un élément qui pimente la situation : la belle Karen a des tendances masochistes, se repaissant des scènes de crime en imaginant ce qui a pu s’y passer.

 

Bref une histoire pas si simple que ça, surtout quand on connaît l’issue du film : mais si vous êtes attentifs, vous avez tous les éléments pour anticiper la résolution de cette intrigue policière – élaborée par Russell Gerwitz – plutôt habile.

 

PS : Avnet s’amuse aussi avec les acteurs et surtout les films dans lesquels ils ont tourné. Un exemple ? Hingus-Dennehy parle du meurtre d’un proxénète nommé Rambo (le champion de skateboard Rob Dyrdek) : quand on sait que Dennehy joue dans First Blood (2)…

 

 

  1. La fois précédente, Hanna-Al Pacino, le policier poursuivait le truand McCauley-De Niro dans le formidable Heat de Michael Mann.
  2. Film de 1982 réalisé par Tef Kotcheff, dont la traduction (trahison) française est Rambo
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