X2.
Ca se présente comme une formule de Pacôme Hégésippe Adélard Ladislas comte de Champignac. Et si certains protagonistes ont une force surhumaine (comme avec le X1 du même savant), je vous rappelle que le X2 avait tendance à faire vieillir celui qui l’absorbait.
Et surtout, nous sommes bien loin de l’univers loufoque du grand André (1).
Ils sont donc de retour, mais avec quelques nouveaux venus : Pyro (Aaron Stanford) qui maîtrise le feu sans toutefois l’allumer (tout le monde n’est pas chanteur de rock) ; et l’étonnant Kurt Wagner, dit Nightcrawler (Alan Cumming), qui se téléporte à volonté.
Mais nous restons tout de même dans une dynamique manichéenne avec d’un côté les bons mutants – Logan/Wolverine (Hugh Jackman), Charles Xavier (Sir Patrick Stewart), Storm (Halle Berry), sans oublier Jean Grey (Famke Janssen), etc. – et de l’autre les Méchants – Magneto (Sir Ian McKellen) et sa fidèle Mystique (Rebecca Romijn-Stamos).
Mais entre ces deux forces vient se placer un troisième camp, en guerre ouverte contre les deux autres, dirigé par William Stryker (Brian Cox) et qui a l’intention de se débarrasser définitivement de tous ces mutants.
Nous assistons alors à une trêve puis une alliance afin de se débarrasser de cet importun.
On retrouve avec plaisir ces personnages hors du commun, trois ans après leur apparition au cinéma, et si Marie/Rogue (Anna Paquin) passe au second plan, Jean Gray va prendre sa place : sur l’écran et dans le cœur de Wolverine, réveillant un petit conflit entre ce dernier et le régulier de Jean, Cyclops (James Marsden).
Mais surtout, la situation va évoluer jusqu’à une sorte de cristallisation, les deux camps bien distincts, en marche route vers un affrontement inévitable.
On remarque dans la mise en scène de Bryan Singer une aisance qu’il n’y avait pas dans le premier opus. On sent qu’il cerne bien son sujet et de ce fait travaille beaucoup plus sur cette mise en scène et surtout a mise en image : les plans de transitions sont des plus soignés et surtout pertinents, j’en veux pour preuve la tête de loup qui se transforme en Wolverine, les yeux de l’un se plaçant au même endroit que ceux de l’autre.
On retrouve à nouveau, mais de façon moins appuyée la tentative d’ostracisation des mutants par les « normaux », les premiers étant essentiellement considérés comme des pestiférés, ou pire des dégénérés.
Si le premier film faisait référence au statut des Juifs, ici nous sommes dans une autre thématique : c’est Bobby/Ice Man (Shawn Ashmore) qui va annoncer à ses parents qu’il est un mutant, ce que ces derniers ignoraient, persuadés qu’ils étaient que leur enfant était dans une école pour surdoués ordinaire (2). L’annonce à la famille ressemble plus à un coming out : Sir Ian a d’ailleurs travaillé sur le scénario afin de donner à cette révélation cet aspect (3).
Pour le reste, on a droit encore à de superbes effets spéciaux numériques, donnant plus de poids à la narration, servant avec pertinence le scénario.
S’ajoute à nouveau le talent des différents interprètes et on a alors une suite qui ne dépare pas avec le premier opus, comme on aurait pu le craindre.
Et quand le film se termine, cette fois-si tout est prêt pour une conclusion qui s’annonce des plus explosives.
Une mention spéciale pour Famke Janssen qui interprète ce personnage des plus subtile mais certainement la mutante la plus évoluée et donc la plus puissante. D’ailleurs, on pourrait presque donner à cet épisode le sous-titre suivant : Jean Grey face à son Destin.
Suite et fin trois ans plus tard…
- Franquin (1924-1997).
- Si ce genre d’école peut être considérée comme « ordinaire ».
- Ian McKellen est aussi un homme actif au sein des combats pour les droits des LGBT.