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Le Monde de Djayesse

Le Monde de Djayesse

Un peu de tout : du cinéma (beaucoup), de l'actu (un peu) et toute cette sorte de choses [A bit of everythying: cinema (a lot), news (a little) and all this kind of things]

Publié le par Djayesse
Publié dans : #Cinéma, #Peplum, #Ridley Scott
Gladiator (Ridley Scott, 2000)

Un homme rentre chez lui, à temps pour la moisson.

Il caresse les blés pendant que sa femme (Giannina Facio) et son fils (Giorgio Cantarini) se réjouissent de son retour.

Cet homme qui rentre de campagne en Germanie, c’est le général Maximus Decimus Meridius (Russell Crowe), successeur désigné de l’empereur Marc Aurèle (Richard Harris), plutôt que son propre fils Commode (Joaquin Phoenix).

Mais entre ce qu’on désire et ce qui arrive vraiment, il y a parfois un immense fossé.

Commode succède à son père pendant que Maximus, après avoir échappé à une tentative d’assassinat, devient gladiateur, un esclave chargé de distraire le public oisif de l’empire romain.

 

Ce film fut un événement lors de sa sortie. En effet, depuis une trentaine d’années, le péplum était tombé en désuétude. Et depuis le Spartacus de Kubrick, on n’avait pas fait aussi fort ni aussi spectaculaire.

Il y a, bien sûr, une parenté entre Spartacus et Maximus. Tous deux sont gladiateurs, tous deux ont un ami noir, et tous deux s’en prennent à l’autorité, lançant une arme vers la tribune du potentat dans l’arène (une lance pour Spartacus, un glaive pour Maximus). Et chacun mourra pour sa cause, sinon dans les mêmes circonstances.

Mais si Spartacus s’élevait contre un empire, Maximus, lui, ne s’élève que contre Commode, empereur par opportunisme (et assassinat, est-il besoin de le dire ?).

 

Maximus – « le plus grand » en latin – est avant tout un homme d’honneur. Il n’a de cesse que de faire régner la justice : Commode n’est – pour lui et bien d’autres – qu’un usurpateur, indigne de régner car avant tout parricide.

Mais Commode est le méchant. Et un méchant, ça se ménage jusqu’à la fin. Et Joaquin Phoenix nous gratifie d’un formidable Commode, qui ne l’est que par le nom. Au parricide, s’ajoute l’inceste, sans parler de la lâcheté et la traîtrise. Bref, un magnifique méchant.

 

Bien sûr, Maximus est un personnage imaginaire. Mais il en va tout de même un peu différemment de Commode ou Marc Aurèle. Ces deux derniers ont réellement existé. Mais si Marc Aurèle reste cet empereur sage et raisonné, Commode – qui en vrai n’a jamais tué son père, mais là je vous laisse juge – a réellement combattu dans le cirque, et était un gladiateur redoutable. Là s’arrête la comparaison, ce film, à la magnifique reconstitution de Rome, est avant tout une histoire (un peu) originale. En effet, en plus de Spartacus, on retrouve des éléments du film d’Anthony Mann : La Chute de l’Empire romain, péplum crépusculaire, montrant Rome au début de son déclin, Marc Aurèle étant le dernier grand empereur de la Pax romana.

 

Mais avec Gladiator, c’est le retour du péplum flamboyant. On retrouve le faste de Ben Hur avec le réalisme cher à Ridley Scott, qui retrouvera ce même ton quand il tournera Exodus.

Il y a des plans de toute beauté dans une Rome jamais si bien reconstituée jusque là. Seule la série Rome (2003-2005) nous offrira une plus belle reconstitution, mais environ deux cents ans plus tôt.

 

Et comme dans le film précédemment cité ou le Robin des bois qui l’avait précédé, on assiste à une bataille épique assez époustouflante, et des combats de gladiateurs (il faut bien justifier le titre) magnifiques. Le réalisme des combats, amenant un flot de sang sur l’écran sont, pour les jeux du cirque surtout, menés de main de maître. En effet, en plus du côté ballet propre aux combats à l’épée au cinéma, Scott réussit à montrer des massacres (il n’y a pas d’autre mot pour décrire cette boucherie distrayante) sans tout montrer.

En effet, le résultat a beau être extrêmement répugnant – je ne si pas pour vous, mais pour ma part, j’aurai beaucoup de mal à aller voir un tel spectacle en vrai – Ridley Scott, grâce à un montage dynamique et subtile ne nous laisse, la plupart du temps, qu’entrevoir le supplice fatal, le point de vue changeant au dernier moment, évitant ainsi que ce film devienne par trop sanglant, voire tombe dans le gore.

 

Un film magnifique, qui, s’il n’est pas fidèle à l’Histoire – mais, rappelez-vous, ce n’est que du cinéma ! – montre le talent – infini ? – de Ridley Scott, explorant un autre genre (le péplum) avec toujours la même maîtrise, le même sens du spectacle et de la narration.


Avec Gladiator, la Rome antique revient sur le devant de la scène cinématographique, mais pas seulement, si l’on en croit le succès de la série Rome déjà mentionnée, ou encore le développement de jeux vidéo ou autres séries télévisées, sans parler d’autres films du même acabit, mais pas toujours avec le même maîtrise (Troie, par exemple…).

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